L'an 2000 est
l'année mathématique mondiale sous l'égide
de L'UNESCO. Depuis le début du mois de janvier et jusqu'au
31 janvier, 500 affiches circulent dans les wagons de métro
en quatre modèles conçus par des chercheurs de l'Université
de Montréal. De plus, un panneau de grand format portant
sur les applications médicales et industrielles des mathématiques
attire l'attention des usagers du transport souterrain dans 17 stations.
Le panneau-quai a été imaginé par Christiane
Rousseau, professeure au Département de mathématiques
et de statistique et organisatrice de l'Opération Métro
2000. Pour Mme Rousseau, l'an 2000 sera l'occasion de donner le
goût des mathématiques au grand public. "Je trouve
triste que les mathématiques soient les mal-aimées
de notre société. Il faut encourager les jeunes. Ils
décrochent trop tôt et ignorent la beauté de
la chose.
" Trois des
modèles d'affiches ont été conçus par
Stéphane Durand, professeur de physique au Collège
Édouard-Montpetit et chercheur au Centre de Recherches Mathématiques,
lequel s'est mérité le premier prix au concours d'affiches
mathématiques organisé par la Société
mathématique européenne : ils portent sur les mathématiques
dans la nature. Le quatrième modèle a été
conçu et dessiné par Dominic Rochon, étudiant
de doctorat au Département de mathématiques et de
statistique de l'Université de Montréal : il porte
sur le " tétrabrot ", un objet qu'il a créé
dans ses recherches.
Des campagnes
partout en Occident
Dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique, des comités
ont été mis sur pied pour " vulgariser " les mathématiques
auprès du public. Montréal aura été
la première ville où l'on peut admirer des affiches
mathématiques dans le métro. Des campagnes de promotion
similaires verront le jour sous peu à Lisbonne, New York,
Paris, Londres et Vienne.
Ce projet est
dans la lignée des activités de Mme Rousseau. Depuis
des années, elle travaille à briser l'isolement des
chercheurs et à susciter des vocations scientifiques chez
les jeunes. Elle a animé des camps de mathématiques,
participé à la création d'un Club mathématiques
et s'est investie dans la Société mathématique
du Canada, dont elle a été vice-présidente
pendant deux ans. Durant son mandat de directrice du Département
de mathématiques et de statistique, elle a notamment cherché
à établir des liens avec les entreprises de façon
à se rapprocher du " vrai monde ". Plus récemment,
elle a organisé un " carrefour emploi " sous le patronage
de la Société mathématique du Canada. L'événement
a réuni près de 100 participants, pour la plupart
étudiants aux cycles supérieurs.
Lorsqu'il a
été question d'une année mathématique
mondiale, elle s'est aussitôt portée volontaire. "J'ai
tout de suite aimé l'idée, relate-t-elle. En tant
que membre de la Société mathématique du Canada
chargée d'organiser des activités pour l'année
mathématique mondiale, j'ai décidé de prendre
le leadership de l'Opération Métro 2000.
" Une vingtaine
de commanditaires, dont les principales sociétés et
associations mathématiques, les quatre universités
montréalaises, l'École des Hautes Études Commerciales
et les centres de recherche montréalais ¦uvrant en
mathématiques et deux collèges, ont permis à
Mme Rousseau d'amasser 42 000$. Outre la campagne de promotion dans
le métro, d'autres activités sont prévues.
Un encart dans la revue Québec Science paraîtra au
mois d'avril prochain et une série d'émissions télévisées
intitulée C'est mathématique sera diffusée
au canal Z. Par la suite, un congrès réunissant toutes
les associations mathématiques du Québec aura lieu
en mai à Québec et l'on procédera au vernissage
d'une exposition itinérante organisée par le Musée
du séminaire de Sherbrooke, l'Association mathématique
du Québec et le Centre d'exposition de l'Université
de Montréal.
En plus du
Département de mathématiques et de statistique, l'Université
de Montréal gère le Centre de recherches mathématiques
(CRM). Bien que le CRM n'offre pas de cours en bonne et due forme,
la formation de jeunes chercheurs joue un rôle prépondérant
dans ses activités.
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