Montréal, le 22 octobre 2003 - Les écoles secondaires sont sous les feux de la rampe chaque automne avec un classement qui soulève la controverse et nourrit des débats passionnés. Jean-Guy Blais, chercheur à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, révèle aujourd'hui ses résultats de recherche qui permettent de dresser un portrait plus juste et plus précis de l'état de notre système éducatif.
Jean-Guy Blais, spécialiste de la mesure et de l'évaluation des apprentissages, de la méthodologie de la recherche et des statistiques sociales, a produit des analyses permettant d'obtenir un portrait plus juste des différences existant entre les écoles secondaires quant aux résultats de leurs élèves aux épreuves du ministère de l'Éducation du Québec (MEQ). Ils fournissent ainsi au grand public, et aux parents d'élèves en particulier, des données pour juger adéquatement de l'état de la performance des élèves québécois aux épreuves ministérielles du secondaire, sans recourir à l'exercice périlleux et incomplet de la fabrication d'une «mesure» unique par école servant à la mise en rangs spectaculaire et médiatisée de l'ensemble des écoles.
Selon les résultats de cette étude, il n'existe en effet pas de mesure unique suffisamment objective pour juxtaposer les résultats des élèves selon leur école respective. Il est donc fallacieux de prétendre que les résultats aux épreuves du MEQ puissent jouer ce rôle pour mettre en ligne toutes les écoles secondaires du Québec et permettre de faire un choix éclairé sur la base de ce classement. Les nombreux changements que vivent les écoles, les enseignants et les élèves en une année scolaire rendent difficiles l'association de l'école secondaire fréquentée au moment de la passation de l'épreuve et le résultat obtenu en français écrit, par exemple, qui est en fait le résultat d'un apprentissage étalé sur douze ans environ. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer les ajustements périodiques aux processus de corrections, les changements d'épreuves, ni le milieu familial dans lequel évolue l'élève, entre autres.
Pour Jean-Guy Blais, «Les résultats aux tests ne peuvent à eux seuls résumer la profondeur des apprentissages réalisés et il ne faut pas voir les résultats à certaines épreuves standardisées comme la fin en soi de l'éducation et une indication indirecte de l'impact de l'école. Ces résultats peuvent être considérés comme des indicateurs utiles d'un apprentissage réalisé par les élèves, mais ils ne sont pas infaillibles et ils ne se suffisent pas à eux-mêmes».
Cette recherche, accueillie avec enthousiasme par le milieu éducatif, a été réalisée grâce au soutien de la Fédération des commissions scolaires du Québec, de la Fédération des établissements de l'enseignement privé et de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Sa version intégrale sera disponible lors de la conférence de presse ainsi que sur le site Internet de l'IRÉC au www.irec.net
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Source : Valérie Cousinard
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