MONTRÉAL, le 16 décembre, 2003 — L’Université de Montréal a annoncé aujourd’hui l’obtention d’une subvention de 11,7 millions de dollars américains (16 millions de dollars canadiens) de la Fondation Bill & Melinda Gates dans le but de renforcer les compétences en recherche et d’améliorer les politiques démographiques et sanitaires en Afrique francophone sub-saharienne. D’une durée de dix ans et mené en partenariat avec l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso (Afrique de l’Ouest), ce programme appuiera les efforts en santé reproductive dans la région en offrant des programmes de formation avancée, en développant un centre régional de premier plan en recherche et en mettant sur pied un réseau d’experts travaillant dans le domaine.
Selon le professeur Thomas LeGrand, qui a proposé le programme à la Fondation, «il y a un besoin pressant de développer les compétences humaines dans la région, à la fois pour mieux comprendre les enjeux critiques en matière de population et de santé, mais aussi pour concevoir des services plus efficaces et des mesures indispensables à l’amélioration du bien-être des populations africaines.»
«La Fondation Gates est heureuse de s’associer à cet effort important pour renforcer le leadership humain et institutionnel de même que les compétences en recherche en Afrique francophone » a affirmé Helene Gayle, directrice du Programme HIV, Tuberculose et Santé de la Reproduction à la Fondation. «Les efforts de l’Université de Montréal et de l’Université de Ouagadougou permettront d’améliorer plus rapidement la santé des femmes et de leurs familles dans cette région».
L’Afrique sub-saharienne
De toutes les régions du monde, l’Afrique sub-saharienne est celle qui fait face aux problèmes démographiques et sanitaires les plus criants. Les experts estiment que près d’un enfant sur dix n’atteint pas l’âge d’un an et qu’une femme sur seize meurt pendant la grossesse ou lors de l’accouchement.
Près de 30 millions de personnes y sont porteuses du VIH/SIDA (environ 70% de tous les cas à travers le monde), ce qui se traduit, dans certains pays, par une régression de l’espérance de vie sous la barre des 40 ans. Les maladies infectieuses, comme le paludisme, font des ravages alors que d’autres se propagent toujours plus, comme c’est le cas pour la tuberculose.
Bien que les femmes aient, en moyenne, de 5 à 6 enfants chacune, l’accès aux soins de santé est limité, surtout en ce qui concerne la reproduction. Ceci contribue tant aux problèmes de santé des mères et des enfants qu’à un accroissement important de la population et à une augmentation rapide des besoins en soins de santé. Face à ces enjeux, les politiques et les programmes sanitaires et démographiques existants paraissent fort peu adéquats.
Les activités du programme
En Afrique sub-saharienne, la pénurie de personnes qualifiées nuit à la recherche et aux interventions en population et santé. La subvention annoncée aujourd’hui soutiendra le développement, à l’Université de Ouagadougou, d’une nouvelle maîtrise en santé publique (DESS) qui mettra l’accent sur la santé reproductive et infantile d’un côté, et sur les enjeux politiques de l’autre. De plus, une série d’ateliers de formation de courte durée sera offerte aux experts sur le continent africain, et des bourses de doctorat pour les étudiants africains seront disponibles à l’Université de Montréal.
Selon le professeur Dieudonné Ouédraogo, directeur du programme à l’Université de Ouagadougou : « Il ne suffit pas uniquement de former des leaders potentiels ; il faut aussi leur fournir un environnement de travail qui pourra les encadrer et les soutenir dans leurs activités. Et ceci passe par le renforcement des institutions clés et par le développement des réseaux dans la région. »
Le programme renforcera la qualité et le rayonnement des activités de recherche et de formation au Centre Universitaire d’Enseignement et de Recherche Démographique de l’Université de Ouagadougou, en lui permettant de devenir un centre d’excellence pour la région. D’autres centres de premier plan dans la région seront également soutenus grâce à des bourses spécialisées ainsi que par l’implication de leurs experts dans les activités de formation et de recherche du programme. À cela s’ajoutera la mise en place d’un réseau de professionnels dans les domaines de la demographie et la santé.
La gestion du programme
À l’Université de Montréal, le programme sera dirigé conjointement par le Département de démographie et l’Unité de Santé Internationale, et à l’Université de Ouagadougou par le Centre Universitaire d’Enseignement et de Recherche Démographique. À Montréal, le professeur Victor Piché en assurera la direction et travaillera en collaboration avec les professeurs Thomas LeGrand, Pierre Fournier, Lucien Albert, Anne Calvès et Richard Marcoux (de l’Université Laval). Le professeur Dieudonné Ouédraogo dirigera le projet pour l’Université de Ouagadougou, assisté du professeur Banza Baya Banza et d’autres collègues démographes et spécialistes en santé publique.
À propos de la Fondation Bill & Melinda Gates
Misant sur les formidables perspectives d’avenir qu’offre le 21e siècle, la Fondation Bill & Melinda Gates s’implique à améliorer, de par le monde, l’équité en matière de santé et d’enseignement. Dirigée par le père de Bill Gates, William H. Gates sénior, et par Patty Stonesifer, la Fondation comprend une dotation d’environ 25 milliards de dollars américains (35 milliards de dollars canadiens). Son siège social se trouve à Seattle.
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Source:
Sophie Langlois
Attachée de presse
Université de Montréal
(514) 343-7704