Montréal, le 19 janvier 2004 – Un nouveau centre spécialisé en bio-informatique et en sciences génomiques vient d’être inauguré à l’Université de Montréal par le ministre du Développement économique et régional Michel Audet et le recteur Robert Lacroix. Nommé Centre Robert-Cedergren, il réunit des chercheurs de grande renommée en bio-informatique et en sciences génomiques et vise à relever les défis posés par l’analyse du volume important d’information générées par le décodage de génomes, dont celui de l’être humain.
La bio-informatique, une nouvelle science intégrant la biologie et l’informatique, est indispensable à la compréhension des structures complexes et des interactions génétiques qui produisent toute la complexité des organismes, allant de la couleur de nos cheveux jusqu’à notre susceptibilité aux maladies. Les sciences génomiques ne pourraient pas progresser sans les percées majeures de la bio-informatique. À titre d’exemple, ce sont de nouvelles applications bio-informatique qui rendent possible le développement de nouvelles thérapies et de nouveaux traitements pharmaceutiques basés sur la génétique.
«Les activités du Centre Robert-Cedergren ainsi que le projet de plate-forme chimio-génomique qui sera établi à l’UdeM, se situent à l’avant-garde de la science d’aujourd’hui et sont essentiels au maintien de la compétitivité de l’industrie biomédicale du Québec à l’échelle mondiale» a déclaré le ministre Michel Audet. Soulignant l’engagement du gouvernement du Québec dans ce domaine, le ministre Audet a ajouté que la génomique et la bio-informatique sont des secteurs de recherche à fort potentiel. «Le regroupement de chercheurs autour de pôles stratégiques favorise la recherche en partenariat et contribue à créer une synergie entre les milieux de la recherche et de l’innovation de même qu’il facilite la formation de personnel hautement qualifié.»
«Ce Centre constitue une force unique en son genre et nous permet de canaliser les formidables ressources de l’Université de Montréal dans un domaine qui contribuera de façon fondamentale à la science et au mieux-être de la société, tant au Québec qu’à travers le monde» a déclaré le recteur de l’Université, Robert Lacroix.
La bio-informatique : un regard vers l'avenir
«Nous sommes entrés dans une ère de progrès sans précédent dans les sciences biologiques et biomédicales. Les rapports récents concernant le séquençage du génome humain ont suscité un grand intérêt et ont mis en relief les vastes opportunités maintenant offertes afin d'identifier et de caractériser les gènes et leur environnement» explique le directeur du Centre, le professeur Franz Lang. Il estime que les questions fondamentales sont : comment peut-on analyser les données complexes provenant de la totalité du génome et les interpréter en termes de fonctions biologiques? Que doit-on savoir afin de concevoir de telles expériences d'une manière rationnelle? La réponse réside dans cette discipline émergente qu'est la bio-informatique.
Les bio-informaticiens sont des experts très recherchés et encore peu nombreux au Québec. Un avis du Conseil de la science et de la technologie du Québec résumait d’ailleurs la situation en ces termes : «une demande de compétences très forte et qui est appelée à s’accroître encore de façon phénoménale partout dans le monde (…)»1. L’Université de Montréal a été la première université canadienne à offrir une formation intégrée en bio-informatique en ouvrant un programme de baccalauréat spécialisé, en septembre 2000. Depuis, des programmes de maîtrise et de doctorat se sont ajoutés et aideront à combler l’importante pénurie de bio-informaticiens ressentie par l’industrie pharmaceutique et les centres de recherche. «Les premiers diplômés du baccalauréat arriveront sur le marché du travail au printemps, affirme la responsable du programme, Gertraud Burger. Il va sans dire qu’ils sont très attendus !»
L’UdeM pionnière en bio-informatique
Dès les années 1980, des chercheurs de l’Université de Montréal ont reconnu l’importance de la bio-informatique. C’est à ce moment que le biochimiste Robert J. Cedergren s’est associé à l’informaticien David Sankoff afin de développer les techniques et les logiciels nécessaires à la modélisation de la structure de l’ARN. En donnant le nom de Robert Cedergren au nouveau Centre, l’Université de Montréal rend hommage à un pionnier de la bio-informatique au Québec mais aussi à l’échelle internationale.
Parmi la douzaine d’experts qui forment le noyau du Centre, notons la présence de Gertraud Burger, responsable des programmes d’études en bio-informatique et Directrice du programme BiT et du réseau BioneQ; Stephen Michnick, titulaire d’une chaire de recherche du Canada en génomique intégrative; Franz Lang, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en génomique comparative et évolutive; et Hervé Philippe, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en bio-informatique et génomique évolutive. Une cinquantaine d’autres chercheurs, montréalais, canadiens et français, se joignent aussi au Centre à titre de membres associés.
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Pour information :
Sophie Langlois
Attachée de presse
Université de Montréal
(514) 343-7704
Michel Rochette
Attaché de presse
Ministère du Développement économique et régional
(514) 499-2552
1 «La bio-informatique au Québec : un levier essentiel du développement des bio-industries», Avis, Conseil de la science et de la technologie du Québec, janvier 2001