Communiqué
 
   
  30 septembre 2004
Une étude évalue le taux d'événements indésirables dans les hôpitaux du Québec


Montréal, le 30 septembre 2004 - Le Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS) de l'Université de Montréal rend public la première étude visant à évaluer le taux d'événements indésirables (EI) à survenir lors d'hospitalisations au Québec. Cette étude, financée par l'Institut canadien d'information sur la santé, les Instituts de recherche en santé du Canada et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec révèle que 5,6% des hospitalisations au Québec sont associées à des événements indésirables.

Les événements indésirables sont définis comme étant des blessures ou complications non intentionnelles causées par les soins administrés au patient et qui peuvent entraîner le décès, une incapacité, une prolongation du séjour hospitalier ou une réadmission. Le taux observé au Québec est statistiquement comparable à celui de 7,5% observé au Canada compte tenu des intervalles de confiance (entre 4,5 et 6,7% au Québec et entre 5,7 et 9,3% au Canada). Ces taux sont également inférieurs à ceux obtenus dans des études semblables ailleurs dans le monde.
 
« Notre étude dresse un premier portrait de la situation au Québec » affirme le responsable de l'étude, le professeur Régis Blais, du département d'administration de la santé à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal. « Les hôpitaux du Québec offrent des soins qui sont bénéfiques à l'immense majorité des patients. Cependant, pour certains patients, ces soins s’avèrent néfastes. La connaissance du taux d'événements indésirables et de leur nature est essentielle à la transparence de notre système de santé et à l'amélioration de la situation. »

Les résultats de l’étude suggèrent que parmi les 431 908 hospitalisations semblables à celles étudiées et qui ont lieu au Québec annuellement, environ 24 187 sont associées à des EI et 6479 d’entre eux pourraient être évitables (1,5% des hospitalisations), dont 670 décès évitables (0,155% des hospitalisations).

Une méthodologie éprouvée 
Cette étude est un prolongement de l'étude canadienne menée par le professeur Ross Baker et ses collègues, dont le professeur Blais, et qui a été rendue publique au printemps dernier. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a accordé une subvention au GRIS dans le but d'avoir un portrait plus complet de la situation québécoise par l'étude d'un plus grand nombre d'établissements et de dossiers. Ainsi, un échantillon aléatoire de 2355 dossiers de patients adultes (plus de 18 ans) a été constitué à partir des archives de huit hôpitaux universitaires ou affiliés à des universités, de dix grands hôpitaux communautaires (plus de 100 lits) et deux petits hôpitaux communautaires (moins de 100 lits) situés dans un rayon de 260 km autour de Montréal. Tous les dossiers concernaient des patients admis au moins 24 heures dans ces hôpitaux en 2000-2001, à l'exception des cas psychiatriques et obstétricaux. Les hôpitaux qui ont servi de base à l'échantillon représentent 86% de toutes les hospitalisations réalisées au Québec dans des hôpitaux qui admettent plus de 1500 patients par an.
 
Les dossiers ont été révisés par des infirmières formées pour y déceler certains indices (ex: réadmission, décès, retour au bloc opératoire)  susceptibles d'être associés à des EI. Ensuite, des médecins aussi formés ont révisé les dossiers comportant ces indices afin d'y détecter les EI et déterminer leur caractère évitable. Pour les patients ayant subi un EI, celui-ci était évitable dans 26,8% des cas et 10% des patients en sont décédés. Les deux principaux types d'EI relevés étaient de nature chirurgicale (32,7%) et médicamenteuse (19,5%). Les chercheurs ont aussi noté une tendance à des taux d'EI plus élevés dans les petits hôpitaux et les hôpitaux universitaires. « Nous ne pouvons déterminer avec exactitude l'origine des différences observées entre les types d'établissements » affirme Régis Blais. « Il est toutefois plausible qu'un manque de ressources et d'expertise puisse expliquer le taux plus élevé dans les petits hôpitaux. De même, la complexité des cas traités dans les établissements universitaires peut être à la source d'un taux plus élevé d'EI. »
 
Les auteurs de l'étude formulent des recommandations afin de réduire les EI. Ils proposent, notamment, la modification des milieux de travail professionnels, l'utilisation des technologies et de meilleurs moyens de communication entre les professionnels de la santé.
 
Le rapport complet de l'étude est disponible à partir du site Internet du GRIS: http://www.gris.umontreal.ca/rapportpdf/R04-06.pdf

À propos du GRIS
Le Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS) de l’Université de Montréal est le plus important regroupement de chercheurs dans le domaine de la santé publique oeuvrant en milieu universitaire au Canada. Il regroupe près de 80 chercheurs et professionnels intéressés au domaine de la santé et apporte une contribution majeure aux débats scientifiques et à l’élaboration des politiques touchant l’organisation des soins de santé. Par son programme de recherche, le GRIS poursuit trois buts : étudier les déterminants de la santé, évaluer les interventions et analyser l'organisation du système de santé.

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Source: Groupe de recherche interdisciplinaire en santé
 
Renseignements:
      Sophie Langlois
      Attachée de presse
      Université de Montréal
      (514) 343-7704

 

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