Ottawa, 4 novembre 2004 – Le recteur de l’une des plus importantes universités du Canada affirme que le gouvernement fédéral doit s’engager à sauvegarder les principaux programmes mis en place ces dernières années dans le domaine de la recherche universitaire.
Alors que des initiatives fédérales comme les chaires de recherche du Canada, la Fondation canadienne pour l’innovation et les hausses des budgets des conseils de recherches ont permis aux universités de prospérer, Ottawa reste pour l’heure discret sur l’avenir de ces programmes et sur la contribution qu’ils pourraient apporter à la politique d’innovation du Canada.
À la tête de l’Université de Montréal depuis 1998, M. Robert Lacroix a déclaré devant une foule réunie au Cercle national des journalistes du Canada, à Ottawa, que « le nouveau gouvernement n’a toujours pas exprimé clairement sa position sur le financement de la recherche universitaire et sur sa stratégie d’innovation pour les prochaines années ». M. Lacroix est l’un des architectes du Programme des chaires de recherche du Canada, considéré comme le fleuron des initiatives fédérales en matière d’aide à la recherche et de recrutement de chercheurs.
M. Lacroix a fait valoir que la crise actuelle du financement des soins de santé détourne le gouvernement d’autres grandes priorités. « Gérer les salles d’urgence, c’est une nécessité. Ce n’est pas un projet de société. L’avenir, c’est dans nos universités qu’il se prépare », a ajouté M. Lacroix, pour qui les connaissances sont la richesse naturelle d’une économie moderne.
En dépit de leur gigantesque potentiel de croissance sociale et économique, les universités canadiennes, soutient M. Lacroix, demeurent largement sous-financées et ne disposent pas des ressources nécessaires pour faire face à l’augmentation des effectifs étudiants. Cette situation a d’ailleurs fait l’objet de consultations publiques au Québec et en Ontario récemment. « Si faire du Canada une terre d’innovation et de développement reste un de nos objectifs – et je pense sincèrement que cela doit rester un objectif – alors, le gouvernement doit soutenir le système d’enseignement supérieur », a-t-il affirmé.
Le plaidoyer du recteur en faveur du refinancement de la recherche survient au lendemain de la publication d’un rapport du Conference Board du Canada sur la productivité du Canada. Le rapport montre que le Canada, qui s’est donné pour objectif de se hisser à la 5e place des pays de l’OCDE au chapitre des investissements en R-D d’ici 2010, traîne pour l’instant au 11e rang.
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Philip Fine
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