MONTREAL, 18 novembre 2004 — Le Département de biochimie de l’Université de Montréal tient à souligner les brillants travaux de recherche de Julie Perroy, stagiaire postdoctorale, et de Stéphanie Pontier, étudiante graduée, dont un récent article conjoint fera l’objet d’une publication dans le numéro de fin d’année de la revue scientifique Nature Methods. Ces travaux se sont déroulés sous la direction du professeur Michel Bouvier, directeur et professeur titulaire du département de biochimie de l’Université de Montréal, et titulaire de la chaire de recherche du Canada en signalisation cellulaire et en pharmacologie moléculaire. La docteure Muriel Aubry, professeure au département de biochimie, a également collaboré à l’élaboration du projet.
Comme l’explique leur article, dont la pertinence lui vaut d’être commenté dans un News and Views commandé par la prestigieuse revue, mesdames Perroy et Pontier ont réussi à démontrer, en grande première mondiale, que l’observation et la mesure du processus d’ubiquitination d’une protéine donnée pouvaient s’effectuer dynamiquement, en temps réel, sur des cellules vivantes.
L’étude a été rendue possible grâce à l’utilisation de la technique BRET, développée au sein du laboratoire du professeur Bouvier depuis quelques années. À la faveur de ces conclusions, il deviendra possible à l’avenir de mieux comprendre les différents rôles joués par une petite protéine à la célébrité montante, l’ubiquitine.
Prix Nobel de Chimie 2004
Les travaux du professeur Bouvier et de son équipe s’inscrivent en effet dans un mouvement d’inspiration internationale de recherche de pointe, alors que le Prix Nobel de Chimie a été décerné cette année à messieurs Aaron Ciechanover, Avram Hershko et Irwin Rose pour leurs travaux sur le rôle de l’ubiquitine dans les systèmes de dégradation des protéines. Les trois chercheurs recevront leur prix le 8 décembre prochain à l’Université de Stockholm, quelques jours à peine suivant la parution de la revue Nature Methods.
L’impact majeur des travaux de recherche du professeur Bouvier et de ses collaborateurs n’a d’ailleurs pas tardé à se faire sentir, et devrait croître rapidement. « Je m’attends à recevoir, dans les semaines qui vont suivre la publication, de nombreuses requêtes pour le matériel biologique nécessaire à la mise en place de cette technique », confie-t-il. « Comme ce fut le cas par le passé pour de précédents projets, nous allons sûrement accueillir, au sein du laboratoire, des chercheurs venant du monde entier pour apprendre sur place à utiliser la technique BRET, ce qui va provoquer des échanges intellectuels intéressants. Cela va aussi attirer de nouveaux étudiants désireux de rejoindre notre laboratoire de recherche. »
Élément non négligeable, le synchronisme entre la parution de l’article et l’annonce des Prix Nobel représente également un atout favorable à la diffusion des résultats de l’étude. « Cela va permettre autant aux spécialistes qu’au public ouvert à la culture scientifique de connaître l’importance de l’ubiquitine et son implication dans un domaine qui nous touche tous en particulier : la santé. »
Applications médicales et pharmaceutiques
Depuis les dernières années, le professeur Bouvier et son équipe de recherche s’intéressent à certains récepteurs hormonaux, les récepteurs couplés aux protéines G, dont la régulation semble fortement liée à des processus d’ubiquitination. Ces récepteurs représentent l’une des plus importantes cibles pharmaceutiques sur laquelle agit plus de la moitié des médicaments prescrits sur ordonnance, pour des maladies aussi variées que l’hypertension, les ulcères, la migraine, etc.
C’est la raison pour laquelle le professeur Bouvier participe, en collaboration avec plusieurs partenaires choisis – le département de chimie, plusieurs départements de la Faculté de médecine, la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, l’hôpital Sainte-Justine et le CHUM – au Groupe de Recherche Universitaire sur le Médicament (GRUM), dont l’une des missions sera de mettre sur pied une plateforme de criblage à haut débit permettant d’identifier les composés chimiques qui présentent des activités thérapeutiques potentielles. Les travaux récents sur l’observation et la mesure de l’ubiquitination en temps réel dans les cellules vivantes seront mis à profit pour tenter de mieux cibler les molécules thérapeutiques et, possiblement, en tirer de nouveaux médicaments.
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