Un jeune faucon gerfaut réhabilité par l'équipe du Dr Guy Fitzgerald à la Clinique des oiseaux de proie de la Faculté de médecine vétérinaire est de retour dans sa région d'origine près de Kuujjuaq, où il sera relâché par des représentants de la Société Makivik.
Rappelons que c'est à la suite d'une saisie effectuée par les agents de protection de la faune de la région du Nord du Québec en mai dernier, que l'on a retrouvé sept œufs de faucons gerfauts ramassés illégalement dans des nids par deux braconniers d'origine étrangère. Les œufs ont été confiés au réseau de l'Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie dans l'espoir de sauver les oiseaux et, par la suite, les retourner dans leur habitat.
L'incubation artificielle des œufs a été effectuée au Biodôme de Montréal, mais deux œufs seulement se sont avérés viables. Les éclosions ont eu lieu les 6 et 7 juin et les oisillons ont été pris en charge par l'équipe du Dr Fitzgerald. Pour éviter que les oiseaux ne développent des comportements anormaux à la suite de contacts trop fréquents avec l'homme, ils ont été mis en présence de faucons gerfauts adultes afin qu'ils s'assimilent aux oiseaux de leur propre espèce.
Un des deux faucons est malheureusement mort durant la journée exceptionnellement torride qu'a connue le sud du Québec, le 2 juillet dernier. Le second oisillon a poursuivi son développement et a atteint l'âge où il pouvait se nourrir lui-même et être placé dans une boîte de lâcher. Il a donc été pris en charge à l'aéroport de Kuujjuaq par Peter May de la Société Makivik.
Durant une dizaine de jours avant son premier vol, le fauconneau complétera le développement de ses plumes de vol et se familiarisera avec son environnement naturel. Une fois le premier vol effectué, le fauconneau devra apprendre à chasser par lui-même. Peter May continuera de déposer discrètement de la nourriture sur la cage durant plusieurs jours, jusqu'à ce que l'oiseau ait atteint sa pleine indépendance.
Le faucon gerfaut est le plus gros des faucons. Il existe trois formes de coloration: blanche, grise et sombre. Il habite les régions nordiques et s'alimente surtout d'oiseaux comme les lagopèdes et aussi de petits mammifères. Considérée comme rare, cette espèce est malheureusement recherchée par des braconniers qui tentent de tirer profit de leur commerce. Il s'agit d'une espèce protégée dont le commerce international est sévèrement réglementé en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.
Le retour du jeune faucon dans son milieu d'origine est le résultat des efforts combinés de plusieurs personnes passionnées de la conservation de la nature, que ce soit d'Inuits comme Peter May, des agents de protection de la faune de la Société de la faune et des parcs du Québec, des professionnels du Biodôme de Montréal, des professionnels et des bénévoles de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal et de l'Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie.