Les chefs d'établissement des quatre universités montréalaises, soit les universités de Concordia, McGill, Montréal et l'UQAM, ont déposé aujourd'hui à la Commission de l'éducation un mémoire conjoint sur les fluctuations de clientèles dans le secteur de l'éducation. Messieurs Lowy, Shapiro, Lacroix, et Denis souhaitent ainsi contribuer à la recherche de solutions permettant à l'ensemble du Québec de poursuivre son développement comme «société du savoir», en prise sur les enjeux sociaux, économiques et culturels d'avenir.
Le mémoire souligne que la problématique des fluctuations de populations étudiantes universitaires en région doit être abordée dans la perspective plus large du développement socio-économique de ces mêmes régions et de leur évolution démographique. Les établissements d'enseignement supérieur sont un moteur économique et social pour leur région et ce rôle doit être reconnu et soutenu par des financements publics appropriés provenant notamment des ministères impliqués dans le développement économique, social et culturel des régions du Québec. L'on note, par ailleurs que la décroissance des clientèles en région n'est pas due principalement à une croissance des flux migratoires des régions vers Montréal, ce taux étant relativement constant depuis dix ans.
Les recteurs rappellent que les établissements universitaires montréalais recevaient, pour l'année 2000, 68 % du budget de la recherche universitaire du Québec, soit 514 millions $. En matière de formation, pour l'année universitaire 1999-2000, ils accueillaient près de 63 % de l'effectif étudiant en équivalence à temps complet (EETP) pour l'ensemble du Québec. Selon les dernières prévisions du MEQ, cette proportion devrait dépasser les 66 % en 2014-2015. Au 3e cycle, ce sont plus de 70 % des étudiants qui sont présentement formés par les universités montréalaises.
Véritable pôle universitaire, Montréal ne se démarque pas seulement par l'envergure et l'excellence de sa recherche. Elle se classe première parmi les 30 plus grandes villes d'Amérique du Nord pour son nombre d'étudiants per capita: 4,4 étudiants pour 100 habitants, dépassant les villes de Boston (2e), Denver (3e), Vancouver (9e) et Toronto (10e). Cet environnement enrichi est un facteur d'attraction pour de nombreux étudiants, de Montréal, des régions ou de l'extérieur du Québec.
Aussi, affirment les recteurs montréalais, l'appui nécessaire au développement universitaire en région doit aller de pair avec la pleine reconnaissance du rôle de Montréal. On ne saurait freiner le développement de l'un pour encourager le progrès de l'autre. Les deux pôles sont liés et leur développement combiné soulève la question des financements publics supplémentaires qui devront être consentis.
Le mémoire propose quelques pistes de solutions pour le développement universitaire en région : développer des créneaux d'excellence spécifiques à chaque établissement; renforcer l'articulation des offres de formation entre les universités montréalaises et celles des régions; accroître les partenariats entre les cégeps et les universités et finalement, attirer un plus grand nombre d'étudiants de l'extérieur du Québec vers les régions, ces étudiants expliquant en partie la croissance de la clientèle des universités montréalaises, une croissance qu'elles espèrent encore plus forte au cours des prochaines années.
Les universités montréalaises jouent un rôle de locomotive pour l'ensemble du Québec et contribuent à son positionnement international dans de nombreux secteurs de pointe. Cet avantage s'arrime parfaitement avec les potentialités des universités en région appelées elles aussi à développer et à mettre de l'avant des créneaux d'excellence de calibre international.
Pour consulter le mémoire: http://www.umontreal.ca/divers/memoire_regions/index.htm