La recherche d'un mode de guérison viable pour le diabète juvénile, connu sous le nom de diabète de type I, a reçu aujourd'hui un nouvel élan. On a en effet annoncé l'inauguration du Centre de remplacement des cellules bêta de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile, rattaché à l'Université McGill et à l'Université de Montréal.
Sous la direction du Dr Lawrence Rosenberg, du Centre universitaire de santé McGill, et du directeur adjoint, Marc Prentki, de l'Université de Montréal, le Centre s'attaquera à lever l'un des grands obstacles à la greffe d'îlots: la pénurie critique de cellules bêta disponibles pour la transplantation. La greffe des îlots provenant du pancréas d'un donneur peut rétablir la production normale d'insuline chez les personnes souffrant du diabète de type I, mais l'étape critique qui reste maintenant à franchir est d'obtenir davantage d'îlots de chaque pancréas. Le Centre s'emploiera à développer et à augmenter la masse des cellules bêta tout en cherchant à protéger et préserver les fonctions des cellules bêta greffées.
Le financement du Centre est assuré par une subvention triennale provenant de la Fondation au montant de 2,6 millions de dollars.
Les chercheurs du Centre de remplacement des cellules bêta de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile auront recours à diverses techniques pour accroître la masse des cellules bêta, notamment en faisant régresser les îlots matures vers une forme immature, pour leur permettre de se multiplier à nouveau. Quand cette multiplication sera suffisante, les chercheurs étudieront comment les reconvertir en cellules bêta.
Les scientifiques du Centre ont également identifié d'autres types de cellules pancréatiques qui, dans des conditions appropriées, peuvent être amenées à synthétiser et à sécréter de l'insuline.
Ils ont aussi engagé deux autres projets qui visent à assurer la protection et à accroître la survie des îlots greffés. «Nous mènerons des études de laboratoire et utiliserons des modèles de rats pour examiner les dommages que causent aux cellules bêta les taux élevés de glucose et d'acides gras qui sont courants dans l'alimentation actuelle. Ces études aideront les scientifiques à mettre au point des stratégies de survie des cellules bêta fondées sur la diététique et les médicaments», a commenté Marc Prentki.
L'autre approche de protection des greffons de cellules concerne un nouveau mode d'administration des médicaments anti-rejet, soit dans une enveloppe plastique biodégradable qui libérera son contenu lentement, en visant spécifiquement les tissus greffés. Cette approche représente une voie prometteuse pour conjuguer la thérapie médicamenteuse à la greffe de cellules bêta.