Une étude menée sous l'égide de l'Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) et publiée dans l’édition de juin de la revue médicale
Circulation révèle que l'énalapril, un médicament utilisé dans le traitement de l'hypertension et de l'insuffisance cardiaque, réduit de façon marquée le risque de fibrillation auriculaire chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque. Les chercheurs de l'ICM ont découvert que l'énalapril était associé à une réduction de 77,8 % du risque relatif de fibrillation auriculaire, comparativement au placebo.
Cette étude a été menée sous la supervision des Drs Anique Ducharme et Jean-Claude Tardif, en collaboration avec d’autres chercheurs de l'ICM, les Drs Martial G. Bourassa et Peter Guerra.
La fibrillation auriculaire a de très graves conséquences sur la santé des patients atteints d'insuffisance cardiaque congestive. En fait, chez cette population de patients, elle augmente le risque de mortalité et d'hospitalisation en raison de troubles cardiovasculaires dans une proportion de 76 %.
«Notre étude dévoile un autre bienfait de l'énalapril: la prévention de la fibrillation auriculaire. Il s’agit d’un trouble qui affecte quelque 200 000 Canadiens et est associé à des risques dévastateurs pour les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque», affirme la Dre Anique Ducharme, professeure de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et directrice de la Clinique d'insuffisance cardiaque de l'Institut de Cardiologie de Montréal.
La fibrillation auriculaire, un risque mortel pour les insuffisants cardiaques, survient quand les cavités supérieures du coeur (les oreillettes) se mettent à trembler au lieu de battre. Ce tremblement se produit quand l'activité électrique dans les oreillettes est désordonnée et très rapide, produisant de 350 à 600 contractions par minute, contrairement aux 60 à 80 battements habituels du coeur. Chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque congestive, la fibrillation auriculaire peut être mortelle.
L'insuffisance cardiaque favorise la survenue de fibrillation auriculaire, un risque qui augmente à mesure que l'insuffisance cardiaque s'aggrave. En outre, chez les insuffisants cardiaques, la fibrillation auriculaire qui augmente le risque de formation de caillots compromet la fonction cardiaque et accroît le taux de mortalité.