Un chercheur de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) a découvert un médicament, le cavtratin, qui ralenti la progression des tumeurs de cinquante pour cent en réduisant la perméabilité des vaisseaux sanguins qui les irriguent.
C'est ce que révèle la revue Cancer Cell (www.cancercell.org) qui publie dans son édition de juillet les résultats des travaux du Dr Jean-Philippe Gratton au sujet des effets d'une molécule aux propriétés anti-inflammatoires sur le développement de tumeurs cancéreuses.
La perméabilité excessive des vaisseaux est généralement observée dans le cas d'inflammation des tissus. On sait notamment que les vaisseaux sanguins irriguant les tumeurs sont de trois à cinq fois plus perméables que ceux des tissues sains. Le Dr Gratton a démontré pour la première fois que le cavtratin augmente l'imperméabilité de ces vaisseaux en inhibant la synthèse de l'oxyde nitrique (NO). La production du NO est induite par un facteur de croissance endothélial sécrété par la tumeur elle-même à l'intérieur de son propre système micro vasculaire.
Les résultats publiés par le Dr Gratton confirment l'effet de l'hyperperméabilité vasculaire sur la progression des tumeurs humaines chez la souris. De plus, ils proposent de nouvelles voies thérapeutiques pour certains types de cancer par l'inhibition de la synthèse de l'oxyde nitrique.
Le Dr Gratton a complété les recherches à l'origine de cette percée alors qu'il était en stage post-doctoral à l'école de médecine de l'Université Yale au Connecticut sous la supervision du Dr William C. Sessa. L'IRCM a recruté le Dr Gratton au cours de l'année 2002.