Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) a inauguré hier, à l'Hôpital Notre-Dame, une unité de soins consacrée aux interventions spécialisées lors d'accidents vasculaires cérébraux aigus. L'avènement de cette unité constitue un jalon important dans la lutte aux accidents neurovasculaires au Québec, puisqu'il regroupe l'expertise médicale du CHUM ainsi que les équipements de pointe pour le traitement de ces pathologies. Pour traiter l'AVC, le CHUM a déployé tout l'arsenal nécessaire afin de prodiguer les soins essentiels aux patients dans les trois heures suivant l'AVC, ce qui permet de sauver un nombre substantiel de vies.
Le déploiement de cette unité spécialisée survient dans un contexte où le nombre d'hospitalisations pour les maladies vasculaires cérébrales a augmenté considérablement depuis 20 ans au pays. Au cours des 20 prochaines années, cette pathologie poursuivra une progression exponentielle, compte tenu du vieillissement de la population.
L'initiative du CHUM tombe à point nommé. De nombreuses études scientifiques démontrent en effet que les taux de mortalité et de perte d'autonomie des patients traités dans des unités spécialisées d'AVC étaient significativement moindres que ceux des patients traités dans des unités de soins généraux.
«La mission du Centre d'intervention des AVC aigus du CHUM sera de traiter l'AVC comme une urgence médicale et d'améliorer le pronostic des patients atteints, explique la Dre Louise-Hélène Lebrun, responsable du Centre des maladies vasculaires cérébrales. Nous avons conçu, pour tous les patients qui étaient autonomes auparavant et présentaient une bonne espérance de vie, un modèle d'intervention unique allant du dépistage de l'accident jusqu'à l'intervention, incluant un programme d'intervention précoce.»
«Ce traitement fait naître un nouvel espoir, mais comporte cependant une limite, prévient la Dre Lebrun. Au Québec, nous ne traitons qu'une faible proportion de toutes les personnes éligibles au traitement, puisque la plupart d'entre elles ne reconnaissent pas à temps les symptômes précurseurs de l'AVC.» En parallèle à cette avancée au plan médical, le CHUM entend accroître ses efforts de sensibilisation auprès de la population en travaillant de pair avec la Fondation des maladies du cœur à mieux informer la population sur les symptômes précurseurs. Par son travail en recherche, le CHUM compte améliorer le traitement aux patients atteints d'AVC.
Le programme de prise en charge rapide des patients souffrant d'un AVC intègre les partenaires du CHUM tel l'organisme Urgences-Santé, dont le rôle de première ligne a été maintes fois démontré en matière de dépistage des patients atteints par cette maladie lors d'appels de détresse. Le programme est arrimé aux centres de réadaptation et CLSC par le biais du personnel infirmier qui assure un suivi systématique des patients. Ce programme a été rendu possible grâce à une vision concertée de la Régie régionale et du conseil d'administration du CHUM et grâce à l'engagement de tous les professionnels concernés. Il tient lieu de modèle parmi les grands centres de santé vasculaire au Canada.
Les accidents vasculaires cérébraux sont la troisième cause de décès après les maladies cardiovasculaires et le cancer. Au Canada, 50 000 nouveaux cas d'AVC sont rapportés chaque année. Après 55 ans, le risque d'AVC double tous les dix ans.
Le CHUM est fier d'inaugurer un Centre d'intervention des AVC aigus. Il collabore à la mise en place d'une structure provinciale permettant à toute la population québécoise d'y avoir accès.