La Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) a annoncé aujourd’hui un investissement de 38,9 M$ en vue de la transformation de l’actuel Observatoire de neutrinos de Sudbury (ONS) en une installation de recherche permanente de classe internationale appelée SNOLAB. Le SNOLAB permettra à plusieurs universités canadiennes de procéder à des expériences dans le cadre de leur projet de recherche respectif, notamment le projet
Picasso du Groupe de physique des particules de l’Université de Montréal, dont le professeur Viktor Zacek est le chercheur principal.
Le projet Picasso vise la détection de la matière sombre de l’Univers. La matière sombre constitue une des énigmes principales pour notre compréhension de l’Univers, car la matière visible ne représente qu’une toute petite fraction de sa matière totale. De cette façon, 85% de la matière gravitationnelle de l’Univers existe sous forme de particules «exotiques» et leur nature doit être déterminée expérimentalement. Une particule, non encore observée en laboratoire, est maintenant considérée comme la candidate de choix pour la matière sombre: le neutralino. Produits en abondance pendant les premiers instants du Big Bang, les neutralinos auraient été concentrés par la force gravitationnelle en halos et auraient ainsi donné lieu au rassemblement de la matière «ordinaire» sous forme de galaxies.
Au Canada, c’est l’équipe Picasso du Département de physique de l’Université de Montréal qui a proposé il y a quelques années la construction d’un nouveau type de détecteur, qui présente un certain nombre d’avantages par rapport aux autres méthodes de détection. Un prototype de capteur a déjà été mis au point et testé avec succès à plus de deux kilomètres sous terre au Sudbury Neutrino Observatory (SNO) Institute. Le projet PICASSO est réalisé en collaboration avec des chercheurs provenant des universités de Queens (Ontario), Indiana South Bend (USA), Pise (Italie) et BTI-Technologies, Chalk River (Ontario).
«Cette nouvelle installation fera connaître au monde entier les meilleurs fruits de la recherche canadienne et elle permettra à nos chercheurs de continuer à apporter d’importantes contributions à la science internationale», a souligné le ministre de l’Industrie, Allan Rock. Plusieurs équipes scientifiques canadiennes bénéficient des installation du SNOLAB, soit l’Université de Montréal, l’Université Carleton, l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université de Guelph, l’Université Laurentienne et l’Université Queen’s.