L'Université de Montréal annonce l'obtention d'une subvention de 11,7 millions de dollars américains (16 millions de dollars canadiens) de la Fondation Bill & Melinda Gates dans le but de renforcer les compétences en recherche et d'améliorer les politiques démographiques et sanitaires en Afrique francophone sub-saharienne. D'une durée de dix ans et mené en partenariat avec l'Université de Ouagadougou au Burkina Faso (Afrique de l'Ouest), ce programme appuiera les efforts en santé reproductive dans la région. Il offrira notamment des programmes de formation avancée, grâce au développement d'un centre régional de premier plan en recherche et de la mise sur pied d'un réseau d'experts travaillant dans le domaine.
Selon le professeur Thomas LeGrand, qui a proposé le programme à la Fondation, «il y a un besoin pressant de développer les compétences humaines dans la région, à la fois pour mieux comprendre les enjeux critiques en matière de population et de santé, mais aussi pour concevoir des services plus efficaces et des mesures indispensables à l'amélioration du bien-être des populations africaines.»
«La Fondation Gates est heureuse de s'associer à cet effort important pour renforcer le leadership humain et institutionnel de même que les compétences en recherche en Afrique francophone» a affirmé Helene Gayle, directrice du Programme HIV, Tuberculose et Santé de la Reproduction à la Fondation. «Les efforts de l'Université de Montréal et de l'Université de Ouagadougou permettront d'améliorer plus rapidement la santé des femmes et de leurs familles dans cette région».
L'Afrique sub-saharienne
De toutes les régions du monde, l'Afrique sub-saharienne est celle qui fait face aux problèmes démographiques et sanitaires les plus criants. Les experts estiment que près d'un enfant sur dix n'atteint pas l'âge d'un an et qu'une femme sur seize meurt pendant la grossesse ou lors de l'accouchement.
En Afrique sub-saharienne, la pénurie de personnes qualifiées nuit à la recherche et aux interventions en population et santé. La subvention annoncée aujourd'hui soutiendra le développement, à l'Université de Ouagadougou, d'une nouvelle maîtrise en santé publique (DESS) qui mettra l'accent sur la santé reproductive et infantile d'un côté, et sur les enjeux politiques de l'autre. De plus, une série d'ateliers de formation de courte durée sera offerte aux experts sur le continent africain, et des bourses de doctorat pour les étudiants africains seront disponibles à l'Université de Montréal.
Le programme renforcera la qualité et le rayonnement des activités de recherche et de formation au Centre Universitaire d'Enseignement et de Recherche Démographique de l'Université de Ouagadougou, en lui permettant de devenir un centre d'excellence pour la région. D'autres centres de premier plan dans la région seront également soutenus grâce à des bourses spécialisées ainsi que par l'implication de leurs experts dans les activités de formation et de recherche du programme. À cela s'ajoutera la mise en place d'un réseau de professionnels dans les domaines de la demographie et la santé.
La gestion du programme
À l'Université de Montréal, le programme sera dirigé conjointement par le Département de démographie et l'Unité de Santé Internationale, et à l'Université de Ouagadougou par le Centre Universitaire d'Enseignement et de Recherche Démographique. À Montréal, le professeur Victor Piché en assurera la direction et travaillera en collaboration avec les professeurs Thomas LeGrand, Pierre Fournier, Lucien Albert, Anne Calvès et Richard Marcoux (de l'Université Laval). Le professeur Dieudonné Ouédraogo dirigera le projet pour l'Université de Ouagadougou, assisté du professeur Banza Baya Banza et d'autres collègues démographes et spécialistes en santé publique.