Le petit nombre de médecins vétérinaires engagés dans la chaîne de production des denrées d'origine animale et l'état problématique du réseau des laboratoires de diagnostic inquiètent le doyen de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, le docteur Raymond S. Roy. C'est là l'essentiel du message qu'il livrait plus tôt cette semaine aux membres de la Commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur les nouveaux enjeux de la sécurité alimentaire.
Fièvre aphteuse, encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), virus du Nil Occidental, fièvre aviaire, décès de sept personnes à Walkerton, menaces bioterroristes à l'anthrax, voilà autant d'événements récents qui suscitent l'inquiétude du public et mettent en péril la prospérité de l'industrie agroalimentaire québécoise. L'état de santé des animaux et la transmission de leurs maladies aux humains deviennent des préoccupations rapportées tous les jours par les médias.
Selon le docteur Roy, le public a raison de s'inquiéter. La recherche est nettement sous-financée dans les domaines de la salubrité des viandes et des maladies animales infectieuses et en émergence. Il en est de même de la recherche sur de nouvelles méthodes de diagnostic vétérinaire - plus rapides et plus efficaces - ainsi qu'en épidémiosurveillance et en analyses de risques. Pourtant mentionne-t-il, «les décisions sur la sécurité alimentaire doivent être basées sur la science.»
Les solutions préconisées par le doyen? Former plus de médecins vétérinaires, en particulier dans les domaines agroalimentaires, former plus de pathologistes vétérinaires, regrouper les ressources de laboratoire existantes et créer un complexe de diagnostic de haut niveau, incluant des laboratoires de niveaux de biosécurité 2 et 3, accroître significativement les fonds de recherche et supporter financièrement les groupes existants. Et bien sûr, poursuivre et compléter le financement des mesures de redressement pour que la seule faculté de médecine vétérinaire au Québec retrouve le statut d'institution pleinement agréée qu'elle a perdu en 1999.
Pour information complémentaire ou pour obtenir une copie du mémoire présenté par la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, on doit s'adresser à Lise Bombardier, adjointe au doyen, (514) 345-8521, poste 8277 pour la région de Montréal ou au (450) 773-8521, poste 8277 pour les autres régions ou par courriel à lise.bombardier.f@umontreal.ca