L'Assemblée nationale a rendu un hommage senti à l'Université le 24 mars en adoptant à l'unanimité une motion qui «souligne le 125e anniversaire de fondation de l'Université de Montréal ainsi que sa contribution exceptionnelle à l'édification du Québec moderne».
Pour une rare fois, en effet, les députés de tous les partis ont mis leurs divergences de côté pour saluer l'établissement qui, selon les mots du ministre de l'Éducation, Pierre Reid, «contribue activement à faire du Québec une société moderne, une société résolument tournée vers l'avenir, une société du savoir». M. Reid avait lui-même présenté la motion. Il n'a pas été le seul à encenser l'Université. La députée de Taillon et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, Pauline Marois, s'est dite impressionnée par le parcours de l'UdeM, «qui a toujours su s'adapter aux besoins du Québec». Mme Marois a noté que, «lorsque l'Université de Montréal se démarque, c'est tout le Québec qui se démarque».
Le recteur, Robert Lacroix, et le chancelier, André Caillé, étaient présents à la présentation de la motion, qui a été suivie d'une réception à laquelle étaient conviés tous les députés diplômés de l'Université, dont le chiffre s'établit à 38. À cette occasion, le premier ministre, Jean Charest, et le chef de l'opposition officielle, Bernard Landry, ont tous deux salué la contribution de l'établissement.
Pour sa part, le recteur a démontré à quel point les liens entre l'Asssemblée nationale et l'UdeM étaient étroits. «Les liens qu'entretient l'Université avec l'Assemblée nationale ne s'arrêtent pas à la diplomation ni à la vie étudiante. Nos deux institutions se sont nourries l'une l'autre depuis leur naissance pour ainsi dire, comme en témoignent les nombreux transfuges qui ont pris congé de l'une pour servir l'autre.»
Le recteur a aussi rappelé que plusieurs députés ont d'abord «attrapé» la fièvre politique sur le campus de l'Université. À noter que quatre députés ont été président de l'Association générale des étudiants de l'Université de Montréal, soit Jean Cournoyer, Daniel Johnson père, Pierre Marois et Bernard Landry.
Depuis 1878, 301 parlementaires ont fait leurs études à l'UdeM. Et des 30 premiers ministres qui ont gouverné la province depuis 1867, 10 sont diplômés de l'Université de Montréal. Ce sont Lomer Gouin (1885), Maurice Duplessis (1913), Paul Sauvé (1930), Daniel Johnson père (1940), Jean-Jacques Bertrand (1941), Robert Bourassa (1956), Pierre-Marc Johnson (1970), Daniel Johnson fils (1966), Jacques Parizeau (1960) et Bernard Landry (1963). Tous sont diplômés en droit, à l'exception de M. Parizeau, qui fréquenta l'École des Hautes Études Commerciales.
Pour le recteur, il ne fait pas de doute que professeurs et parlementaires sont guidés par un même idéal, celui de servir les intérêts supérieurs du Québec.
Paule des Rivières