Volume 40 - numÉro 1 - 29 août 2005 |
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Le Département d'études anglaises connait un nouvel essorEn mettant laccent sur la culture et la sociologie, le Département compte accroitre sa visibilitéTous les étudiants de Joyce Boro ont une histoire à raconter. La professeure se rappelle notamment celle d’un jeune homme qui, enfant, se faisait lire des contes par son grand-père anglophone. «Bien qu’il ait fréquenté l’école française, il a toujours eu une attirance pour l’anglais», souligne la directrice du programme de premier cycle. L’Université semble aussi nourrir un intérêt particulier pour la langue qui a marqué l’histoire culturelle du Québec. Le Département d’études anglaises a recruté pas moins de sept professeurs ces quatre dernières années (dont trois au cours des 12 derniers mois), y compris son actuel directeur, Robert Schwartzwald. Un nouveau programme spécialisé à l’intention des étudiants de niveau avancé a été mis sur pied et il est maintenant plus facile de remplacer sa majeure par celle qu’offre le Département. De nouvelles recrues ont pris la place des professeurs partis à la retraite et elles ont élaboré un cursus davantage axé sur la culture et la sociologie que celui proposé par les départements d’études anglaises des autres universités. Le Département s’est donné pour mission de mieux se faire connaitre à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Université. Pour ce faire, il a lancé une campagne de recrutement intitulée «L’univers anglophone dans toute sa diversité». Des professeurs ont poussé à la roue en prononçant des conférences dans les cégeps et en rencontrant des conseillers d’orientation. Le Département a aussi organisé une journée portes ouvertes et compte s’afficher dans l’hebdomadaire culturel Voir. Toutes ces initiatives visent à faire valoir la position unique que confère le fait d’être un département d’études anglaises dans une université francophone. En outre, des ententes de collaboration ont été conclues avec le Département d’études françaises et le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises.
La professeure Boro estime que le programme de premier cycle est particulièrement bien adapté aux étudiants bilingues: les cours de base sont offerts en anglais, les autres cours sont donnés en français, le tout dans un environnement francophone. «L’étudiant n’est pas tenu de choisir entre les systèmes anglophone et francophone; il peut faire partie des deux à la fois, explique-t-elle. Actuellement, une soixantaine d’étudiants – la plupart francophones – sont inscrits au programme de premier cycle. Aux cycles supérieurs, le Département compte le même nombre d’inscriptions, mais la clientèle est surtout anglophone. La mineure et le module en études anglaises attirent pour leur part un nombre appréciable d’étudiants chaque année. Le parcours du professeur Schwartzwald illustre bien la richesse du biculturalisme et de l’interdisciplinarité, deux approches privilégiées par le Département. Né à Winnipeg et ayant passé 22 ans aux États-Unis, notamment comme professeur à l’Université du Massachusetts à Amherst (UMA), M. Schwartzwald a toujours gardé contact avec la culture francophone de son pays d’origine. L’un de ses domaines de spécialisation est d’ailleurs la littérature et la culture québécoises. Diplômé de l’Université Laval, il a non seulement dirigé le Département de langues, littératures et cultures de l’UMA, mais aussi fondé le Center for Crossroads in the Study of the Americas. Ce centre, qui réunit des étudiants de disciplines aussi variées que l’administration, les études hispaniques, les études françaises et les sciences politiques, est voué à l’étude de certaines régions du monde occidental. Les études anglaises se prêtent naturellement à un assortiment de disciplines. Aussi le nouveau programme du Département comprend-il une gamme de cours qui portent sur des sujets aussi nombreux que divers, qui vont du roman Arlequin aux études gaies, en passant par la diaspora africaine, le journalisme et le théâtre francophone. «Notre cursus reflète l’intérêt des universitaires à l’égard de la culture populaire», observe Mme Boro, qui a obtenu son diplôme de l’Université d’Oxford en 2002 et qui est aujourd’hui âgée d’à peine 30 ans. «Nous serions à la traine des autres départements si nous n’intégrions pas des cours sur le cinéma et sur la littérature populaire», ajoute-t-elle. Au lieu de diviser les cours par périodes historiques ou par pays, le Département les a regroupés sous quatre thèmes: littératures anglophones, genre et sexualité, culture populaire et littérature dans ses contextes culturel et historique. Selon la professeure Lianne Moyes, qui a supervisé la refonte du programme, le Département a voulu mettre l’accent sur ce qu’elle appelle les interfaces culturelles, un sujet qui passionne plusieurs membres du Département. Mme Moyes souligne que celui-ci offre d’ailleurs des avantages qu’on ne trouve dans aucune autre université canadienne, comme de nombreux cours et séminaires sur les auteurs anglophones et francophones du Québec et sur leur influence respective. À l’instar du professeur Schwartzwald, la professeure Moyes s’est toujours intéressée à la culture québécoise. L’étude comparée des littératures féminines québécoise et canadienne figure d’ailleurs parmi ses sujets de prédilection. Pour qui désire explorer les rapports de la province avec le reste du Canada ou étudier l’anglais sous un angle privilégié, «le Département constitue l’endroit tout désigné», conclut-elle. Philip Fine |
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