Volume 40 - numéro 4 - 19 septembre 2005 |
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Six médecins entrent en résidence en AbitibiUne première unité de médecine familiale est créée dans la région. Et ce n’est qu’un début puisque la Gaspésie aura bientôt la sienne
Afin de favoriser l’installation permanente de jeunes médecins en régions éloignées, la Faculté de médecine a conclu une entente avec différents ministères pour créer la première Unité de médecine familiale (UMF) en Abitibi-Témiscamingue. En vertu de cette entente, six médecins effectueront la plus grande partie de leur résidence, soit 14 mois sur les deux ans de stage, dans les hôpitaux d’Amos et de La Sarre. «Nous envoyons depuis longtemps nos médecins dans différentes régions du Québec. Mais ils n’y passent que deux mois. Cette fois, leur résidence sera prolongée de façon à stimuler leur établissement dans cette région», explique le directeur du Département de médecine familiale, le Dr François Lehmann. Selon le médecin de famille, qui pratique depuis 36 ans, le but de cette UMF est de familiariser le jeune médecin avec le type de soins qui se donnent en région. «Les études sur la question sont formelles: un médecin qui passe du temps en région durant ses études a plus de chances de s’y installer lorsqu’il entamera sa vie professionnelle», indique-t-il à Forum. En quoi la médecine «régionale» est-elle différente des autres? «C’est une médecine de grande qualité, mais où l’on doit constamment s’interroger sur la pertinence de certains soins. Par exemple, un simple transfert vers une unité spécialisée peut nécessiter des déplacements en avion ou en hélicoptère. Il faut donc y penser à deux fois.» Un omnipraticien passera par ailleurs beaucoup de temps au téléphone avec ses collègues des grands centres afin de discuter de cas particuliers. «On ne fait pas la même pratique à La Sarre qu’à Montréal ou à Québec. Les futurs médecins doivent s’y préparer.» La responsable de la nouvelle UMF, la Dre Yolaine Sauvageau, se réjouit de la collaboration entre l’Université de Montréal, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l’Éducation et les centres de santé et de services sociaux d’Amos et de La Sarre. «Tous ont poussé à la roue et je suis persuadée que l’implantation d’une UMF en Abitibi-Témiscamingue dynamisera la pratique médicale d’ici», a-t-elle fait savoir. La Gaspésie pour bientôtL’UMF de l’Abitibi-Témiscamingue n’est pas la première du genre puisqu’il en existe 1 à Trois-Rivières et 9 à Montréal, et que 13 hôpitaux collaborent à la formation des 119 résidents en médecine familiale. Mais c’est la première à être créée si loin des grands centres urbains. Si l’expérience est concluante, on pourrait voir dès 2007 une nouvelle UMF, à Maria cette fois-ci, en Gaspésie. Le Dr Lehmann rappelle que les médecins de famille sont en demande partout au Québec, mais le manque est plus criant en région. «Plusieurs jeunes médecins s’installent en dehors des grandes agglomérations après l’obtention de leur diplôme, mais en général ils n’y demeurent pas de façon permanente, signale-t-il. Nous souhaitons que ces UMF puissent contribuer à régler ce problème.» Selon le programme d’études approuvé par le ministère de l’Éducation, tous les futurs spécialistes, y compris les médecins de famille, doivent avoir poursuivi une partie de leur formation en région. Au lancement de cette nouvelle unité, le 19 septembre, le doyen de la Faculté de médecine, Jean Rouleau, a déclaré que «la création de l’UMF Amos-La Sarre aura des retombées significatives non seulement sur la formation des futurs médecins de famille mais également sur l’amélioration des services à la population de la région.» Mathieu-Robert Sauvé |
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