Volume 40 - numÉro 10 - 7 novembre 2005 |
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Murielle Martin, une employée incontournableAprès 35 ans à l’UdeM, la secrétaire est devenue un pilier, voire une encyclopédie de la gestion universitaire
«Bonjour, madame Martin… J’ai besoin d’aide… – Comment puis-je vous être utile?» répond chaque fois la secrétaire aux étudiants qui se présentent à elle. Calmement, la dame aux bouclettes dorées et à l’allure distinguée les rassure et les guide. C’est que les cas qui parviennent au bureau du vice-décanat aux études de premier cycle de la Faculté de médecine sont généralement très sérieux. «Le Dr Raymond Lalande doit s’occuper d’eux personnellement, car leur dossier est critique. Souvent, ces étudiants passent devant le Comité de promotion et ils risquent d’être exclus du programme. La situation est toujours très délicate», explique Murielle Martin. Après 35 années à l’Université de Montréal, dont 30 à la Faculté de médecine, Mme Martin est devenue un pilier, une encyclopédie de la gestion universitaire. «Je n’ai pas de mérite, dit la principale intéressée. Tout ce qui me distingue, c’est que j’ai duré.» En effet, rarement une secrétaire demeure-t-elle aussi longtemps en fonction que Mme Martin. Elle aura travaillé avec six vice-doyens: Raymond Lalande, Claude Morin, Pierre Jean, Micheline Pelletier, Julien Lord et Guy Lamarche. On pourrait même dire sept puisque, lorsqu’elle a été engagée par la Faculté en 1975, elle a travaillé avec Deguise Vaillancourt au vice-décanat à l’éducation médicale continue pendant trois ans. Au cours de sa carrière, Mme Martin a collaboré avec des partenaires de plusieurs facultés et centres hospitaliers dans le traitement des dossiers dont le vice-doyen assume la responsabilité. «Le Dr Lalande est chargé de l’ensemble des études médicales de premier cycle, à la formation professionnelle continue et au développement de l’enseignement», rapporte Murielle Martin. Avec l’ouverture d’une faculté de médecine à Trois-Rivières, le nombre de dossiers augmente tous les jours. «J’ai un agenda aussi chargé que celui d’un homme d’affaires, signale la secrétaire en riant. Mais le travail est tellement diversifié que je n’ai pas le temps de m’ennuyer.» Maman et championne provincialeQuand elle n’est pas au bureau, Murielle Martin profite du grand air. À ceux qui prétendent ne pas avoir le temps de faire de l’exercice, elle prêche par l’exemple. Adepte de ski l’hiver – «Si vous allez au mont Olympia les weekends, vous avez des chances de m’y voir» –, elle a sillonné pendant 14 ans les pistes de ski à titre de patrouilleuse. Elle a aussi consacré ses loisirs à la formation des nouvelles «sentinelles» à la Patrouille canadienne de ski, une organisation reconnue pour la promotion de la sécurité dans les centres de ski ainsi que pour ses services de secourisme et de premiers soins. Mme Martin a remporté de nombreux prix provinciaux à des compétitions de glisse. Elle fait également du ski nautique, de l’aérobique et du camping en Estrie. Mais une bonne part de son temps a toujours été consacrée au bénévolat. C’est d’ailleurs quand elle faisait partie de la Patrouille canadienne de ski qu’elle a rencontré son conjoint, Claude, il y a 19 ans. «Il était un de mes étudiants», raconte la secrétaire. Ensemble, ils élèvent deux enfants: Annie-Claude, 15 ans, et Myriam, 13 ans. De futures patrouilleuses? «Peut-être bien, semble-t-elle dire. Les filles décideront par elles-mêmes.» De l’architecture à la médecineNée à Montréal, Mme Martin a fait ses études en secrétariat à l’école secondaire De Lorimier. Mais rien ne laissait croire qu’elle mènerait une carrière dans l’administration universitaire. «Après un stage effectué à l’École d’architecture, où l’on m’avait fait tracer des lignes sur des plans pendant une semaine, je n’avais pas l’intention de remettre les pieds dans une université!» confie la secrétaire. Le destin en a décidé autrement. «C’est ma professeure qui a envoyé mon curriculum vitæ au service du personnel. Le lendemain suivant la fin de mes cours, je commençais à travailler au Service du personnel enseignant.» À 53 ans, Murielle Martin a encore le sentiment d’être au bon endroit au bon moment. «Je m’étonne moi-même d’être toujours aussi enthousiaste», déclare-t-elle tout sourire dans son bureau agrémenté de jolies plantes vertes. Et elle compte bien continuer à servir son secteur avec la même passion qui l’anime depuis ses débuts à la Faculté. C’est notamment cette passion qui fait d’elle une employée appréciée par ses patrons et collègues de travail. «Outre ses connaissances de la Faculté et du programme de médecine, Murielle gère tous les dossiers avec tact, courtoisie et efficacité, affirme le Dr Lalande, qui travaille avec la secrétaire depuis cinq ans. Si je ne l’avais plus, je ne sais pas ce que je deviendrais.» Heureusement pour lui, avec toute l’énergie qui habite Mme Martin, elle ne pense à une éventuelle retraite. «Peut-être lorsque je ne me sentirai plus utile…», laisse-t-elle tomber. Ce qui n’est pas prêt d’arriver! Dominique Nancy |
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