Volume 40 - numÉro 11 - 14 novembre 2005 |
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La parole du poète est reconnuePierre Nepveu remporte le prix Athanase-David
Le prix Athanase-David vient d’être attribué à Pierre Nepveu pour l’ensemble de son œuvre littéraire. Comme Hubert Aquin, Fernand Dumont, Pierre Vadeboncœur, Jacques Ferron, Anne Hébert, Gérard Bessette et Michel Tremblay, le nom du professeur du Département d’études françaises s’ajoute à la liste des grands Québécois du domaine des lettres ayant reçu cette haute distinction accordée par le gouvernement du Québec. Le poète et essayiste ne recherche pas la notoriété, mais il est particulièrement heureux de cet honneur qu’on lui décerne. «Ce prix a pour moi un sens très spécial, dit-il. C’est le travail de nombreuses années qui est récompensé. J’en suis très heureux.» Né en 1946, Pierre Nepveu a publié une quinzaine d’ouvrages. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues et lui ont valu entre autres récompenses le Prix du Gouverneur général en 1998 pour Intérieurs du nouveau monde: essai sur les littératures du Québec et des Amériques, ainsi que le prix Gabrielle-Roy pour Montréal imaginaire en 1993. La même année, il a été lauréat du prix Canada-Suisse pour L’écologie du réel, un essai également primé en 1988 par l’Académie des lettres du Québec. S’aventurant du côté de la poésie, l’ancien codirecteur du magazine littéraire et culturel Spirale a par ailleurs remporté en 1997 et en 2003 deux autres prix du Gouverneur général pour ses recueils Romans-fleuves et Lignes aériennes. Le prix Athanase-David, qui est remis chaque année à un écrivain pour sa contribution «exceptionnelle à la vie culturelle québécoise», couronne sa carrière littéraire. Il est accompagné d’une bourse de 30 000$, d’une médaille et d’un parchemin. Un lecteur boulimique qui a toujours la plume à la mainÂgé de 59 ans, le professeur Nepveu ne pense pas à une éventuelle retraite. Collaborant à plusieurs publications, dont les revues Ellipse et Lettres québécoises, celui qui a dirigé pendant trois ans la revue Études françaises s’affirme depuis quelques années comme un des auteurs québécois les plus en vue dans les milieux littéraires. Dans un article qu’il lui a consacré l’année dernière, le critique Éric Paquin décrit le travail de Pierre Nepveu comme «sensible, érudit et toujours pertinent […] Nepveu a le don de nous faire découvrir la littérature québécoise sous un autre jour, appelant de nouvelles et passionnantes relectures des lieux». Le spécialiste de l’œuvre de Gaston Miron travaille présentement à la biographie de l’auteur de L’homme rapaillé. Aussi très actif dans l’enseignement et la recherche, il a été de 1993 à 1997 le directeur du Centre d’études québécoises de l’UdeM, où il enseigne depuis presque 30 ans les poésies québécoise et française du 20e siècle, le roman québécois contemporain et, du côté de la littérature française, les œuvres de Rabelais et de Balzac. Son extraordinaire présence au monde du savoir ne l’a jamais empêché de coucher sur le papier, tout au long de sa vie, ses idées et réflexions. «J’ai toujours la plume à la main», confie-t-il au cours d’un entretien avec Forum. Pierre Nepveu écrit le matin. Pendant que les gens s’éveillent dans le voisinage, lui, dans son petit bureau où les livres tapissent les murs, s’anime devant son clavier jusqu’à midi. Pour lui, l’écriture d’un texte n’est jamais vraiment finie. Il perçoit le travail littéraire comme une mosaïque, en constante évolution. Au cours de sa vie, Pierre Nepveu s’est beaucoup intéressé à la poésie québécoise moderne, mais ses travaux actuels portent sur la dimension américaine de la littérature québécoise et sur les littératures des communautés culturelles au Québec, notamment les communautés juive, italienne et haïtienne. Pour ce natif de Montréal qui a grandi dans La Petite-Patrie, l’écriture, même la fiction, découle d’un dialogue intense avec d’autres œuvres. «Je conseille toujours à mes étudiants de lire beaucoup, des auteurs d’ici et d’ailleurs», indique ce lecteur boulimique dont le travail incessant sur les écrits d’ici lui a permis d’acquérir une connaissance incomparable de notre littérature. Désormais, on n’enseignera plus l’essai québécois contemporain ni la poésie sans tenir compte de l’œuvre de Pierre Nepveu. Dominique Nancy |
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