Volume 40 - numÉro 11 - 14 novembre 2005 |
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Assemblée universitaire«Il n’y a pas de pensée magique»L’Université voudrait bien satisfaire aux exigences des professeurs, mais elle n’en a tout simplement pas les moyens. Voilà le message que le recteur Luc Vinet a transmis aux membres de l’Assemblée universitaire (AU) le 7 novembre. «Il n’y a pas de pensée magique.» La séance, qui s’est tenue une heure à peine après que le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université (SGPUM) eut annoncé trois nouvelles journées de grève commençant le lendemain, a pris la forme d’un long échange entre le recteur et les professeurs, incluant plusieurs non-membres de l’AU qui s’étaient déplacés pour entendre M. Vinet sur le différend qui oppose le Syndicat à la direction quant à la rémunération des professeurs pour l’année 2004-2005. L’Assemblée s’était d’ailleurs déplacée dans une plus grande salle afin de permettre à un plus grand nombre de personnes d’assister à la rencontre. Le recteur est non seulement conscient de la nécessité de rehausser le salaire des professeurs de l’Université, mais il en fait une priorité. Ceci dit, la situation financière étant très serrée, l’Université n’est pas en mesure d’accéder immédiatement aux exigences du SGPUM. «Nous avons un déficit structurel de 12 M$ et il n’y a pas de réserve», a mentionné le recteur après que le vice-recteur à l’administration et aux finances, Claude Léger, eut brossé un tableau préoccupant de la situation financière de l’UdeM. Pourtant, le recteur ne remet aucunement en question la nécessité d’un rattrapage salarial. «Il ne fait pas de doute, a-t-il indiqué, que l’Université est redevable à ses professeurs de ses succès. Les salaires des professeurs sont à la traine. Cela n’est pas approprié et doit être corrigé.» Le recteur partage donc les objectifs de rehaussement des salaires. L’Université a déjà dit qu’elle souhaitait que les salaires de ses professeurs puissent atteindre la médiane des moyennes salariales des établissements du G10 (le groupe des 10 universités de recherche au pays). Mais «il faut prendre le portrait global de la situation qui craque». Des professeurs ont voulu savoir comment il se faisait que les universités McGill et Laval, elles aussi limitées par le cadre financier québécois, se tiraient mieux d’affaire. Le recteur a dit mal connaitre la situation de l’Université Laval. En revanche, il connait bien celle de l’Université McGill. Cet établissement, a-t-il rappelé, a eu la bonne idée de procéder au rattrapage salarial de ses professeurs au moment du réinvestissement lié aux contrats de performance. Il a échelonné ce rattrapage sur plusieurs années. Il faut dire que McGill bénéficie dans ses revenus annuels récurrents de 30 M$ de plus que l’UdeM. Or, la situation est tout à fait différente aujourd’hui. M. Vinet a avoué qu’il avait été quelque peu surpris lorsqu’il avait pris connaissance de la situation financière de l’Université. «À mon entrée en fonction, je m’étais dit, en observant les développements immobiliers, que nous allions pouvoir, ensuite, mettre l’accent sur les salaires des professeurs. Mais j’ai constaté rapidement que la réalité était tout autre.» Une des dernières questions est venue du président du SGPUM, Louis Dumont, qui a dénoncé le fait que «des cadres supérieurs» avaient récemment bénéficié de «hausses salariales considérables». «Comment voulez-vous qu’on explique cela aux professeurs?» Tout en conservant le calme qui l’a caractérisé tout au long de ce vif échange, le recteur a répondu que, lorsqu’on examinait le G10, il convenait de le faire «d’une manière universelle». En d’autres termes, autant l’Université souhaitait offrir des salaires concurrentiels à ses professeurs, autant elle visait une situation similaire pour ses dirigeants. «Cela [les arguments exprimés précédemment] me semble un court-circuit moral. Les cadres sont au neuvième rang (au sein du G10) après ces hausses», a expliqué M. Vinet, qui a lancé un appel à la solidarité et n’a pas caché qu’«une partie de nos énergies passe à résoudre les tensions actuelles». L’Université place maintenant ses espoirs du côté d’Ottawa, où un budget est attendu en mars et, avec l’appui du gouvernement du Québec, elle compte faire valoir ses arguments en faveur d’un réinvestissement. Le recteur demande aux professeurs de faire montre de réalisme devant la situation financière difficile qui concerne l’ensemble de la communauté universitaire. Paule des Rivières |
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