Le CEFES enseigne à enseigner

Plus de 80% des auxiliaires sont d’abord motivés par une expérience en enseignement

Annie Dubeau

Depuis janvier 2003, le Centre d’études et de formation en enseignement supérieur (CEFES) offre des ateliers de formation destinés aux auxiliaires d’enseignement de la Faculté des arts et des sciences (FAS). Cette initiative du CEFES répond manifestement à un besoin de la part des auxiliaires si l’on en juge par l’augmentation constante du nombre des inscriptions et les résultats d’un sondage mené auprès d’eux.

«Les auxiliaires d’enseignement sont généralement des étudiants des deuxième et troisième cycles qui assistent les professeurs dans les tâches d’encadrement des étudiants de premier cycle, explique Annie Dubeau, agente de développement pédagogique au CEFES. Selon les besoins, ces tâches incluent l’animation d’ateliers ou de groupes de discussion, la préparation ou la démonstration d’expériences en laboratoire, la correction de travaux et d’examens ou encore de répondre aux questions des étudiants.»

Dans l’ensemble des facultés, on comptait 1411 auxiliaires en 2004, dont 72% se trouvaient à la FAS. Considérant l’importance de leur intervention, qui a un effet non négligeable sur la formation reçue au premier cycle, le CEFES a jugé nécessaire de leur offrir une formation particulière.

Près de 400 auxiliaires ont suivi la formation

Le tout a débuté par un projet pilote auquel ont participé sept auxiliaires. Au fil des trimestres, l’expérience a été reprise en accueillant un nombre sans cesse croissant d’étudiants, si bien que 168 auxiliaires ont pris part aux ateliers donnés cet automne. En trois ans, un total de 395 auxiliaires ont ainsi pu bénéficier d’une formation spécialement conçue pour eux.

«La formation consiste en trois ateliers de trois heures qui portent sur des thèmes différents: la planification du premier cours, la correction de travaux et d’examens et l’animation de groupes; ils sont donnés en groupes de 7 à 15 personnes et les auxiliaires sont rémunérés à leur taux horaire habituel», précise Annie Dubeau. Une formation à l’utilisation des TIC comme outils de discussion pour poursuivre les ateliers en fait également partie. Les trois thèmes sont traités dans un guide de formation que l’auxiliaire conserve.

Pour mieux répondre aux besoins des auxiliaires et connaitre plus précisément leur situation, le CEFES a réalisé un sondage auprès d’eux l’année dernière. «Il en est ressorti que 75% des auxiliaires étaient intéressés par une formation en pédagogie, mais que 81% n’en n’avaient jamais reçu sous quelque forme que ce soit», souligne Mme Dubeau.

Le sondage a aussi montré que le principal motif qui a poussé ces étudiants à prendre une charge d’auxiliaire était, pour plus de 80% d’entre eux, l’acquisition d’une expérience en enseignement. Le revenu constitue par ailleurs une motivation pour 65% des auxiliaires.

Les principaux besoins exprimés concernent les méthodes pédagogiques pour enseigner des notions théoriques, les manières de répondre aux questions des étudiants, les documents de référence qu’il est possible de garder, les façons de mettre les techniques en pratique et la communication avec ses collègues.

Des auxiliaires formateurs d’auxiliaires

Le succès de ces ateliers a obligé les formateurs du CEFES à recruter… des auxiliaires! «Vu l’augmentation des inscriptions, des auxiliaires chevronnés choisis en fonction de leur expérience et de leur intérêt peuvent devenir animateurs de nos ateliers de formation», indique Annie Dubeau.

Sept auxiliaires qui avaient précédemment participé aux ateliers de base ont suivi une formation supplémentaire de trois rencontres portant sur le bilan et la planification des ateliers et sont devenus eux-mêmes animateurs au CEFES.

Les ateliers du CEFES pour les auxiliaires d’enseignement ont lieu deux fois par année, au cours de la deuxième et de la troisième semaine après le début du trimestre. Les auxiliaires peuvent s’y inscrire sur le site Internet du CEFES (www.cefes.umontreal. ca), où l’on peut trouver toute l’information sur les activités de soutien du Centre.

Daniel Baril