Volume 40 - numÉro 14 - 5 dÉcembre 2005 |
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Joannie Roy perce les secrets des mitochondries en République tchèqueLa chercheuse remporte le concours de photo de la Maison internationale
«J’ai eu l’impression d’être dans un conte de fées», lance Joannie Roy quand on lui demande ses impressions à la suite de son séjour d’études en République tchèque, plus précisément à Ceské Budejovice, en Bohême méridionale. Circulant à vélo entre les châteaux et monastères de ce vieux pays, l’étudiante, inscrite à un programme d’échanges durant l’été 2005, a largement profité de ses temps libres. Mais elle n’était pas en Europe uniquement pour le plaisir. Stagiaire dans le laboratoire du professeur Julius Lukes, à l’Institut de parasitologie de l’Académie des sciences de la République tchèque, elle a mené des travaux sur l’ADN mitochondrial de trois espèces de protozoaires. «Compte tenu des résultats obtenus cet été, j’espère pouvoir terminer sous peu un article scientifique et le soumettre à une revue», dit-elle. Étudiante à la maitrise en biochimie dans le laboratoire de Gertraud Burger, Joannie Roy a découvert un pays étonnant, l’un des derniers à avoir adhéré à l’Union européenne. «Je ne connaissais presque rien de la République tchèque. Mais avant de partir, je me suis liée d’amitié avec une Tchèque de Montréal qui m’a appris les rudiments de la langue et m’a donné quelques conseils utiles. Je ne l’ai pas regretté.» Logeant dans une chambre sur les lieux mêmes du centre de recherche qui l’accueillait, «à côté de l’animalerie», précise-t-elle, la stagiaire a noué des relations avec plusieurs Tchèques et des chercheurs de passage. Ces interactions ont été fructueuses, car sa collègue Drahomira Faktorova, une chercheuse au postdoctorat, a choisi l’Université de Montréal comme lieu de stage. Elle arrivera sous peu avec son mari pour un séjour prolongé. Séjour utileSelon la Maison internationale, plus de 468 étudiants ont demandé à participer à des programmes d’échanges depuis le début de l’année universitaire. La grande majorité (360 personnes) sont au premier cycle, mais un nombre croissant d’étudiants à la maitrise (73 cette année) et au doctorat (35) profitent de cette chance d’étudier à l’étranger pour un ou deux trimestres tout en demeurant inscrits à l’UdeM. Comme la plupart des stagiaires internationaux, Joannie Roy a pu bénéficier d’une bourse de mobilité offerte par le gouvernement du Québec. Cette bourse varie de 750 à 1000$ par mois selon le pays d’accueil. «Dans mon cas, la somme de 750$ a été amplement suffisante pour couvrir mes frais. La chambre que j’ai occupée ne m’a rien couté et le prix de la nourriture était très bas», signale l’étudiante. Plusieurs centaines d’établissements universitaires ont signé une entente avec l’Université de Montréal ou avec la CREPUQ afin de permettre l’échange d’étudiants. Dans le cas de Joannie Roy, toutefois, une telle entente n’existait pas. «Les ententes conclues avec les universités d’accueil simplifient la procédure mais ne sont pas essentielles, explique Philippe Boulanger-Després, conseiller au Bureau des étudiants internationaux. L’absence d’entente avec la République tchèque n’a pas empêché Joannie Roy de s’y rendre.» On voit souvent les étudiants des cycles supérieurs s’organiser ainsi, de façon autonome, profitant des relations de leur directeur de recherche avec des collègues étrangers. Pour l’apprentie biochimiste, le bilan est positif, tant sur le plan de la culture personnelle que sur celui de la formation. «L’Institut de parasitologie possède un équipement de qualité et un personnel de soutien compétent. J’ai eu la chance de suivre des séminaires spécialisés et une formation en microscopie électronique. À Prague, j’ai pu apprendre une autre application de cette technique, adaptée à la visualisation de l’ADN.» Si Joannie Roy n’avait qu’un conseil à donner aux étudiants qui hésitent à se lancer dans l’aventure internationale, elle dirait simplement: «Allez-y! Ne laissez pas passer cette chance.» «Cette photo va gagner»Même si elle s’est beaucoup concentrée sur l’aspect scientifique de son programme, l’étudiante s’est tout de même accordé une semaine de vacances durant laquelle elle a voyagé en Hongrie et en Autriche. Lorsqu’elle a aperçu le reflet d’une église centenaire sur le mur de verre d’un immeuble moderne, elle a sorti son appareil photo et a même eu le pressentiment que ce cliché ferait son petit effet. «J’ai dit à mon père, qui m’accompagnait pendant quelques jours: “Tu vas voir, cette photo-là va gagner un concours.”» Elle ne s’est pas trompée, car cette image a remporté le prix «toutes catégories» du Concours de photo annuel de la Maison internationale. Intitulée Le bastion des pêcheurs, la photo représente un monument du siècle passé qui se mire dans les vitres d’un gratte-ciel. La culture d’un pays n’est-elle pas faite ainsi? se demande la photographe: un mélange de ce que nous avons été, reflétant ce que nous sommes... Les autres gagnants du concours 2005-2006 sont Francis Bernier (catégorie «Culture») pour une photo montrant une Traban (seule voiture construite dans l’ex-Allemagne de l’Est) fracassant le mur de Berlin; Laurence Malin (catégorie «Campus universitaire») pour l’image d’une foule coréenne en liesse assistant à un évènement sportif; et Évelyne Déry (catégorie «Instant magique») pour la photo d’un matin au sommet d’un volcan. Mathieu-Robert Sauvé |
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