Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 15 - 12 dÉcembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La vie trépidante d’un futur médecin

Parallèlement à ses études, Lino Gianni Birri s’engage dans la vie étudiante

Lino Gianni Birri est le représentant des quelque 200 étudiants de troisième année au sein de l’association étudiante. Mais vous avez plus de chances de le croiser dans un hôpital que sur le campus de l’UdeM.

«Les étudiants en médecine vivent un stress extraordinaire et ils ne sont pas épargnés par les idées suicidaires, particulièrement en prémed [année préparatoire], où leur carrière se joue parfois sur deux examens.»

Voilà l’opinion de Lino Gianni Birri, actuellement en troisième année de médecine. Dès son arrivée à l’Université de Montréal en provenance du Collège André-Grasset, en 2002, l’étudiant a senti la nécessité de consolider un réseau d’entraide pour ses collègues en crise. Un problème méconnu. «Il existait déjà un groupe de mentors, soit des gens qui se tenaient disponibles pour faire de l’écoute active. Je n’ai fait que relancer cette initiative», signale l’étudiant de 22 ans.

L’idée était simple: établir et tenir à jour une liste de personnes prêtes à soutenir les étudiants qui traversent une mauvaise période ou qui doutent d’eux-mêmes. La relation peut se limiter à quelques conversations téléphoniques ou comprendre des rencontres régulières. Les mentors sont invités à suivre une formation sur la prévention du suicide.

Si Lino Gianni Birri n’a pas eu vent de cas de suicides chez les étudiants en médecine de l’UdeM au cours des dernières années, il se dit convaincu que «la détresse psychologique est une réalité chez eux, surtout dans des périodes d’examens. Il faut bien comprendre que plusieurs étudiants issus de familles de médecins sentent une pression familiale colossale. Mais cette pression n’est pas toujours évidente pour le monde extérieur.»

Le réseau d’entraide, qu’on peut joindre en passant par l’Association des étudiants et étudiantes en médecine (AEEMUM) au (514) 343-6111, poste 3198, n’est plus sous sa responsabilité. C’est Véronique Charest qui a pris la relève. Mais le jeune homme n’a pas pour autant délaissé son engagement parascolaire puisqu’il s’est occupé des derniers Jeux de la médecine, un festival qui a réuni 1900 étudiants des quatre facultés médicales québécoises et d’universités de l’Ontario, du Manitoba et de la Nouvelle-Écosse. Il est aussi le représentant de sa promotion au conseil général de l’AEEMUM depuis deux ans.

Un stage à Trois-Rivières

Pour ce fils d’immigrants italiens, la pratique de la médecine ne correspond pas à un rêve d’enfant. Mais c’est un métier qu’il envisage avec beaucoup de plaisir maintenant.

À l’occasion de son stage en médecine familiale, le futur Dr Birri s’est rendu à Trois-Rivières, où l’Université de Montréal a ouvert récemment un nouveau campus. Pourquoi Trois-Rivières? «Parce que je ne connaissais pas bien les régions autour de Montréal. Cela m’apparaissait une bonne occasion de les découvrir.»

En effet, difficile de trouver une meilleure façon de plonger dans la réalité humaine de la Mauricie. Visites à domicile, accouchements, soins d’urgence, rencontres de groupes d’adolescents, soins palliatifs... «Je peux dire que j’ai fait un tour d’horizon très instructif de la médecine en région», résume-t-il.

Dès son entrée à l’Université, l’aspirant médecin est placé en présence de patients et, même s’il est supervisé par un médecin d’expérience, il développe très tôt une relation directe avec des malades. «Je dois dire que j’appréhendais un peu cet aspect de la profession. C’est pourquoi je me destinais davantage à la recherche médicale qu’à la pratique. Mais j’ai changé d’opinion. Aujourd’hui, j’apprécie beaucoup ce contact humain», dit-il.

Les journées de l’externe sont pourtant bien remplies. Durant les stages en cardiologie ou en chirurgie, il s’efforce d’arriver à l’hôpital avant même le patron, qui est sur les lieux à 7 h. Parfois, les journées s’étirent jusqu’à 19 h 30... Sans compter les soirs de garde, une fois par semaine. Il faut alors demeurer à l’hôpital jusqu’à 22 h 30.

Malgré tout, le jeune homme n’a pas trop de mal à suivre ses cours. «Le programme est chargé, mais je ne me sens pas débordé», indique-t-il avec un sourire. L’une des forces de ce programme d’études, pour lui, est l’apprentissage par problèmes, qui rend la formation très concrète.

Le fait que les étudiants de l’Université de Montréal se soient classés premiers, pour la sixième année de suite, aux examens du Conseil médical du Canada place la barre haut pour les promotions ultérieures. Mais cette performance est aussi une bonne source de motivation, estime-t-il.

Mathieu-Robert Sauvé

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