Volume 40 - numÉro 16 - 16 janvier 2006 |
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Le nomadisme dans l’art au QuébecL’exposition corrige le mythe d’une communauté francophone repliée sur elle-même
Le Centre d’exposition de l’Université présente, jusqu’au 19 février, Du quêteux au migrant: le nomadisme dans l’art au Québec. Louise Vigneault, professeure au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, est commissaire de l’exposition qui propose une vision revisitée du nomadisme dans l’art au Québec. La professeure s’intéresse à l’imaginaire collectif, à la question identitaire et à l’américanité. Depuis plus de trois ans, en collaboration avec le Centre d’exposition et avec la participation active d’une quinzaine d’étudiants, qui signent la majorité des textes de l’exposition, elle contribue à une relecture de certaines des œuvres de la collection d’œuvres d’art de l’Université de Montréal. «L’objectif est de revoir la vision trop souvent véhiculée voulant que la communauté francophone du Québec ait suivi un mouvement centripète de repli, en tournant le dos au continent, afin de sauvegarder les référents culturels. En prenant à témoin les discours affichés dans les productions artistiques et littéraires, j’ai voulu montrer la manière dont le mythe traditionnel de sédentarité s’est constamment opposé à une pulsion d’expansion et de redéfinition des normes culturelles.» L’exposition est constituée de 22 œuvres de la collection de l’UdeM et 16 livres du Service des livres rares et des collections spéciales. Hommage à Nelligan, de Jean-Paul Lemieux, Paysage de Sainte-Rose, de Marc-Aurèle Fortin, Le bateau fantasque, de Paul-Émile Borduas, Earth Marks No. 29, de Sylvia Safdie, et Terre de gravier, de René Derouin, côtoient les Œuvres de Champlain et des exemplaires de Maria Chapdelaine. À ceux-ci s’ajoutent entre autres Far West, de Jean-Paul Lemieux, prêté par le Musée des beaux-arts de Montréal, ainsi qu’un dessin d’Henri Julien, La chasse-galerie, emprunté au Musée national des beaux-arts du Québec, qui fait partie de notre imaginaire collectif. C’est d’ailleurs cette image qu’on trouve sur une bouteille de bière bien de chez nous! Mme Vigneault explique que, «très souvent, l’artiste est perçu comme un nomade dans l’âme, considérant sa capacité de transgresser les frontières sous toutes leurs formes, ainsi que par la lucidité dont il fait preuve pour penser le monde. En Europe, cette conception romantique de l’artiste prenait modèle dans le contexte marginal de la bohème tout comme le phénomène du nomadisme, qui restait plus étroitement associé à une marginalité sociale. Par contre, en Amérique le nomadisme est plutôt associé à un mouvement de transfert des populations vers les nouveaux mondes, motivées par l’espoir d’une vie meilleure.» Un rôle de formation pour le Centre d’expositionDu quêteux au migrant est née de cette volonté commune du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques et du Centre d’exposition de favoriser une démarche intégrée de recherche et de formation permettant la mise en valeur des collections de l’Université. «Nos étudiants sont plus pragmatiques et demandent de plus en plus que nous leur permettions, au cours de leur passage à l’université, d’acquérir une expérience pratique essentielle à leur intégration au milieu du travail», souligne Louise Vigneault. Cette volonté de formation sur le terrain rejoint naturellement la mission du Centre d’exposition. En effet, rappelons que le Centre, dirigé par Andrée Lemieux, reçoit annuellement plusieurs étudiants de différentes disciplines désireux de compléter leur formation par un stage, augmentant ainsi leur employabilité. Le Centre d’exposition, situé au pavillon de la Faculté de l’aménagement, est ouvert les mardis, mercredis, jeudis et dimanches de 12 h à 18 h et l’entrée est libre. Anik Larose |
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