Volume 40 - numÉro 17 - 23 janvier 2006 |
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Des messages électroniques aux patients de retour à la maisonL’informatique pourrait aider les personnes atteintes d’une maladie coronarienne ou de diabète à adopter un mode de vie plus sain
Un prototype de «dossier électronique» de patients traités pour une maladie coronarienne ou le diabète de type 2 a récemment été mis à l’essai à l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) et au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). En plus de faciliter la circulation de l’information entre cardiologues, endocrinologues et omnipraticiens, on vise à fournir des conseils personnalisés à ces patients qui éprouvent souvent des difficultés à modifier leurs habitudes de vie. «Pour éviter les rechutes, ils doivent par exemple arrêter de fumer, manger moins gras et moins sucré, faire de l’exercice, apprendre à gérer leur stress et prendre leurs médicaments tels qu’ils leur ont été prescrits, explique la responsable du projet, Sylvie Robichaud-Ekstrand. En l’absence de soutien, ce n’est pas toujours évident. Nous croyons que des messages personnalisés et adaptés, rédigés à l’aide de programmes informatiques, les aideront à atteindre ces objectifs.» Jusqu’à tout récemment, Mme Robichaud-Ekstrand était professeure à la Faculté des sciences infirmières et chercheuse à l’ICM. Elle vient d’être nommée directrice de l’École réseau de sciences infirmières de l’Université de Moncton. Avec son équipe de Montréal, elle a conçu, mis en œuvre et évalué plusieurs programmes de réadaptation cardiaque en soins infirmiers. Son projet de dossiers électroniques est financé par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation des maladies du cœur du Québec et la Fondation des infirmières et infirmiers du Canada. Selon la chercheuse, les patients bénéficieront de soins améliorés et accélérés grâce à ce nouveau système. «Je suis fort enthousiaste, déclare-t-elle. L’informatique pourrait probablement aider les professionnels de la santé à leur adresser des messages élaborés sur mesure. C’est ce que nous avons testé. Nous analysons présentement toutes les données en tenant compte de certains déterminants de la santé, comme la strate sociale.» Pendant une période de deux ans, 1815 entrevues ont été effectuées auprès de 333 patients coronariens de l’ICM et de 208 diabétiques de type 2 traités au CHUM. Ceux qui faisaient partie des deux groupes expérimentaux de l’étude ont reçu des avis individualisés après chaque visite chez le médecin. Ces avis, rédigés grâce à des programmes informatiques avancés, permettent de connaitre l’évolution de leur santé et de leurs comportements. Le cas échéant, ils leur suggèrent des moyens de résister à certaines tentations comme le tabac ou les aliments gras. De plus, dès que le patient quittait le bureau du médecin, le spécialiste de la santé, en cliquant sur un bouton, envoyait au médecin de famille un compte rendu personnalisé de l’état du patient qui était automatiquement inséré dans ses rapports médicaux. La rapidité de transmission de l’information accélère, dit-on, les soins en comblant toute lacune au chapitre de l’information. «C’est du moins ce que nous visons», conclut Mme Robichaud-Ekstrand, qui poursuit actuellement des recherches sur le sujet. Dominique Nancy |
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