Médecine — Préparatifs en vue du renouvèlement de l’agrément

Les évaluateurs du CAFMC et du LCME seront sur place en avril prochain

Le Dr Ramses Wassef est responsable des démarches liées à l’agrément facultaire.

La Faculté de médecine se prépare actuellement à recevoir des visiteurs de marque. Les évaluateurs du Comité d’agrément des facultés de médecine du Canada (CAFMC) et ceux du Liaison Committee on Medical Education (LCME) seront en effet de passage à la Faculté de médecine en avril prochain afin de procéder à l’évaluation de la formation médicale donnée à l’Université de Montréal.

« Cette évaluation est de la plus haute importance puisque, pour être reconnue comme une école de médecine au Canada et aux États-Unis, il est essentiel que la Faculté obtienne l’agrément de ces deux instances », explique le Dr Ramses Wassef, professeur au Département de chirurgie et responsable des démarches liées à l’agrément facultaire.

124 critères

Ce processus d’évaluation a lieu tous les sept ou huit ans et porte sur 124 critères couvrant tous les aspects de la formation, tant pédagogiques qu’organisationnels. « On pense parfois que l’évaluation ne tient compte que des résultats des étudiants aux examens, mais l’opération est beaucoup plus complexe et demande une préparation minutieuse de la part de la Faculté », précise le professeur, qui travaille à cette préparation depuis déjà un an.

Les critères d’évaluation sont regroupés en cinq grandes catégories : la structure de la Faculté et les relations de coopération entre elle et l’Université ; le contenu et les objectifs du programme de médecine de même que l’appréciation qu’en donnent les étudiants ; la population étudiante (le processus d’admission, l’égalité des chances, le soutien pédagogique et financier, etc.) ; le corps professoral (le nombre de professeurs, les critères de sélection et d’embauche, les occasions de promotion, l’éventail des spécialisations…) ; et finalement les ressources éducationnelles, soit les bibliothèques, les équipements spécialisés, les moyens électroniques, les hôpitaux et les cliniques.

60% d’augmentation

Selon le Dr Wassef, les évaluateurs tiendront surement compte de la forte hausse du nombre d’étudiants admis au cours des dernières années. « Depuis cinq ans, nous avons connu une augmentation de 60% des admissions, signale-t-il. Les évaluateurs voudront sans doute savoir si nous disposons des moyens nécessaires pour assurer la qualité de la formation. »

À son avis, ce défi a été relevé. « L’embauche de nouveaux professeurs nous a permis de maintenir le rapport de un professeur pour huit étudiants pendant les deux premières années du programme, où la formation est centrée sur l’apprentissage par résolution de problèmes. » L’Université de Montréal est une des rares au Canada à avoir maintenu ce rapport malgré les ressources que cela exige.

Des efforts ont également été déployés pour maintenir l’accessibilité aux patients par l’ouverture de nouveaux sites d’apprentissage clinique en plus de l’implantation d’un nouveau campus à Trois-Rivières. Ce campus accueille cette année 32 étudiants en première année et 24 autres en année préparatoire. « Répondre aux besoins des régions est une des missions de la formation en médecine et l’on espère, avec le campus trifluvien, que plusieurs diplômés choisiront de demeurer dans la région », souligne le Dr Wassef.

Par ailleurs, les étudiants de l’Université de Montréal se classent au premier rang parmi les 16 facultés de médecine au pays à l’examen du Conseil médical du Canada ; cette performance, qui ne s’est pas démentie depuis cinq ans, est un autre élément montrant que la Faculté a su maintenir son niveau d’excellence. « Cela reflète la qualité à la fois de nos étudiants, du corps professoral et du programme centré sur l’étudiant », affirme le professeur.

Pour le responsable de l’agrément, il est normal de faire participer les étudiants au processus devant conduire au renouvèlement de l’agrément, car cette reconnaissance est pour eux le gage d’une formation de qualité. « Les étudiants sont présents à tous les comités pertinents de la Faculté. Ils sont représentés au conseil de la Faculté, au comité des programmes, aux comités d’admission, de promotion, etc. Nous nous sommes également assurés de leur participation aux sous-comités de préparation à l’agrément. »

Réduire les changements de programme en résidence

Aux yeux du Dr Wassef, au moins un point nécessite une amélioration à la lumière des critères de l’agrément. « Le taux de changement de programme en résidence pour la spécialisation après le diplôme de M.D. est de 20 %, ce qui est élevé, remarque-t-il. L’examen des critères d’évaluation montre qu’il nous faut faire plus en matière d’information sur les choix de carrières pour que les étudiants choisissent leur programme de résidence en toute connaissance de cause. Cette information se donne déjà, mais il faudra l’accentuer en reprenant, entre autres initiatives, la tenue des journées carrières et en organisant des conférences midi où les diplômés viennent présenter les perspectives de leur spécialisation et ce qu’elles impliquent comme choix de vie. »

Les agréments du CAFMC et du LCME se feront au cours de la même visite. Le comité d’experts est en fait composé de quatre ou cinq membres, soit un expert en provenance d’une université américaine et trois ou quatre autres issus d’universités canadiennes et mandatés par le CAFMC. Si les deux organismes se concertent pour la visite, chacun produira toutefois son propre rapport.

«Le comité sera présent sur le campus pendant trois jours et demi durant desquels il rencontrera le doyen, les vice-doyens, les professeurs de carrière, les professeurs de clinique, les responsables de formation et les étudiants», indique Ramses Wassef, qui a lui-même été membre d’un tel comité pour l’agrément d’une université canadienne.

Pour chacun des 124 points évalués, le comité doit indiquer si la Faculté répond aux exigences ou pas. Le résultat peut être un agrément total pour les sept prochaines années, comme ce fut le cas à la dernière évaluation, accompagné de recommandations pour corriger les points faibles, ou un agrément temporaire suivi d’une seconde visite si des lacunes importantes étaient observées.

Daniel Baril