Volume 40 - numéro 18 - 30 janvier 2006 |
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Inde: un premier voyage instructifMême si l’anglais occupe en Inde une place de choix, l’UdeM doit tenter de prendre sa place auprès des étudiants indiens qui sont, faut-il le rappeler, très très nombreux…
Quelque 30 % des étudiants de par le monde qui se déplacent pour étudier proviennent de l’Inde. C’est dire à quel point ce pays ne peut être ignoré lorsqu’il est question d’attirer des étudiants étrangers sur le campus. Mais il s’agit là, rappelle le vice-recteur aux affaires internationales et responsable des études supérieures, Jacques Frémont, d’un objectif à long terme. Car, pour l’heure, il y a 14 étudiants indiens inscrits à l’UdeM! M. Frémont revient d’une mission commerciale en Inde pilotée par le premier ministre Jean Charest et constituée, pour moitié, de dirigeants d’universités. «Les universités McGill et Concordia sont en Inde depuis longtemps déjà. Donc, la situation en Inde se présente très différemment de celle de la Chine, où nous avions une longueur d’avance», souligne le vice-recteur. «Il est certain que, dans l’enseignement supérieur, l’imaginaire est occupé par le monde anglo-saxon», indique M. Frémont en mentionnant l’Angleterre, les États-Unis et l’Australie. Mais est-ce une raison pour baisser les bras? Certainement pas. «La scène internationale pour l’enseignement supérieur ne se déclinera pas uniquement en anglais ici. Et l’Université de Montréal doit occuper sa place», dit M. Frémont en rappelant que deux comités planchent actuellement sur une stratégie pour le secteur international. Le vice-recteur espère dévoiler les éléments principaux de cette stratégie en juin. L’UdeM doit-elle envisager de créer des cours et des programmes en langue anglaise? Ce n’est pas la voie que privilégie le vice-recteur en mentionnant qu’un certain nombre de pays européens ont fait ce choix de s’angliciser en partie. «L’Université pourrait plutôt mettre en valeur son caractère francophone. Les étudiants doivent savoir qu’en apprenant le français ils seront plus riches encore.» Au cours de cette tournée en Inde, le vice-recteur a pu apprécier le leadership de M. Charest et sa clairvoyance en ce qu’il ne mise pas seulement sur les échanges commerciaux pour réussir un rapprochement avec ce pays mais également, et peut-être davantage, sur l’éducation. «C’est spectaculaire de le voir travailler.» Une chose est certaine, la mission a forcé les universités francophones à prendre la mesure de ce grand pays, dont la population est presque aussi imposante que celle de la Chine, rapporte M. Frémont. «Il s’agit d’une nouvelle force économique.» Les représentants indiens sont très intéressés, et cela on le savait, par la gestion, les technologies et les sciences fondamentales. Quelque 385 000 nouveaux ingénieurs obtiennent leur diplôme chaque année en Inde. Pour le vice-recteur toutefois, d’autres avenues pourraient s’avérer fructueuses à long terme. «Outre les techniques, les sciences sociales pourraient devenir un secteur d’échanges. Près de la moitié des étudiants indiens sont inscrits en sciences sociales», signale-t-il en faisant valoir qu’avec 1000 langues en usage dans ce pays (l’anglais est souvent la langue unificatrice), les questions identitaires, culturelles et ethniques pourraient représenter un terrain fertile. Mais quoi qu’il en soit, le rapprochement avec l’Inde est un objectif à long terme, ce que M. Frémont appelle «une stratégie de deuxième génération, car nous essayons de passer par-dessus nos alliés traditionnels pour nous projeter dans la mouvance mondiale». Paule des Rivières |
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