Derrière les pavillons, des personnes

Dans une série de 14 capsules préparées par la Division des archives (www.archiv.umontreal.ca), Forum vous présente les personnalités qui ont donné leur nom à des bâtiments de l’Université.

Qui était Marguerite d’Youville?

Le pavillon Marguerite-d’Youville

Fille ainée de Christophe Dufrost de Lajemmerais et de Marie-Renée Gaultier de Varennes, Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais est née à Varennes le 15 octobre 1701. En 1708, le père de Marguerite meurt, la laissant orpheline tout comme ses deux sœurs et ses trois frères. Grâce à l’influence de son arrière-grand-père, Pierre Boucher, Marguerite pourra fréquenter le pensionnat des Ursulines de Québec pendant deux ans.

Quelques années plus tard, elle suit sa mère remariée à Montréal et rencontre François-Madeleine d’Youville, qu’elle épouse en 1722 à l’église Notre-Dame. Ses huit années de mariage sont difficiles: elle donne naissance à six enfants dont quatre décèdent en bas âge, son mari s’absente souvent pour s’occuper de son commerce de fourrures et il est mêlé à une affaire de vente illicite d’eau-de-vie aux Indiens. Il meurt en 1730. Déjà à cette époque, Marguerite, sous la direction de son conseiller sulpicien Jean-Gabriel-Marie Le Pape Du Lescöat, se consacre aux dévotions et à diverses œuvres de charité.

Le 31 décembre 1737, trois compagnes s’associent à Mme d’Youville pour se consacrer au service des pauvres: Marie-Louise Thaumur de La Source, fille d’un médecin, Catherine Cusson, ouvrière, et Marie-Catherine Demers, fille d’un tailleur. Cette date sera considérée comme la date de fondation de la communauté connue plus tard sous le nom de Sœurs de la charité de Montréal. Elles accueillent une dizaine de démunis dans une maison suffisamment grande pour les loger. Vivant des aumônes recueillies dans les rues, elles n’auront pas l’approbation ni la faveur du public. C’est d’ailleurs à ce moment qu’on leur donnera le sobriquet «les grises» en raison de leur costume.

Mais Marguerite d’Youville n’est pas au bout de ses peines. Le 31 janvier 1745, un incendie détruit la maison de la communauté. La situation se rétablit lorsqu’on lui confie la charge de l’Hôpital général, en 1747. Elle y fera aménager des chambres pour y recevoir celles qu’on appelait les «filles perdues». Au moment du second incendie, le 18 mai 1765, l’Hôpital général «abrite 18 sœurs, 17 dames payant pension, 63 pauvres et 16 enfants illégitimes». La persévérance et la ténacité de Mme d’Youville lui feront entreprendre, à 64 ans, la reconstruction de cet hôpital servant de refuge aux délaissés montréalais.

Marguerite d’Youville meurt à Montréal le 23 décembre 1771. Elle sera canonisée par l’Église catholique en 1990.

Dès 1923, les Sœurs grises de Montréal ont mis sur pied, en collaboration avec l’Université de Montréal, des cours en sciences infirmières. Ces cours étaient donnés aux personnes devant occuper des postes cadres dans les hôpitaux et les écoles d’infirmières. L’Institut Marguerite-d’Youville ouvre ses portes en 1934; il sera annexé à la Faculté de médecine et placé, en 1935, au rang des écoles affiliées.

Le pavillon situé au 2375, chemin de la Côte-Sainte-Catherine fut construit en 1962 par la congrégation des Sœurs grises afin d’abriter l’Institut Marguerite-d’Youville. Le 9 juin 1967, l’immeuble sera cédé à l’Université de Montréal, qui y logera sa Faculté de nursing, créée en 1962. Ce bâtiment regroupe aujourd’hui la Faculté des sciences infirmières, le Département d’administration de la santé, le Département de médecine sociale et préventive, le Département de santé environnementale et santé au travail, l’École de réadaptation et l’École d’orthophonie de d’audiologie de la Faculté de médecine.

Sources:
www.biographi.ca/FR/
www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ ns_lit_doc_19901209_youville_fr.html
agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Marguerite_d_Youville
Division des archives, Université de Montréal. Fonds du Bureau de l’information (D0037).
www.umontreal.ca/plancampus/index.html