Volume 40 - numÉro 21 - 20 fÉvrier 2006 |
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Derrière les pavillons, des personnesDans une série de 14 capsules préparées par la Division des archives (www.archiv.umontreal.ca), Forum vous présente les personnalités qui ont donné leur nom à des bâtiments de l’Université. Qui était Marie-Victorin?
C’est dans les Cantons-de-l’Est, à Kingsey Falls, que nait le 3 avril 1885 Joseph-Louis-Conrad Kirouac. Il est le fils de Cyrille Kirouac, grossiste dans le domaine des farines et des grains, et de Philomène Luneau et le petit-fils du chevalier François Kirouac, descendant d’une famille bretonne. Il a cinq sœurs prénommées Adelcie (mère Marie-des-Anges, fondatrice du Collège Jésus-Marie de Sillery), Laura, Blanche, Eudora et Bernadette. Vers 1890, la famille Kirouac déménage à Québec, dans le quartier Saint-Sauveur. Le jeune Conrad fréquente l’école paroissiale puis l’Académie commerciale de Québec, établissements placés sous la direction des Frères des écoles chrétiennes. Déjà à cette époque, il se distingue de ses camarades de classe et sort premier de sa promotion. Ses années à l’Académie et l’influence d’un jeune éducateur apprécié de tous, le frère Neil, déterminent le choix de vie de l’étudiant. Il entre au noviciat Mont-de-la-Salle à Maisonneuve sur l’île de Montréal en juin 1901. Son talent de communicateur le dirige, tout naturellement, vers l’enseignement. Dès 1904, on lui confie une classe pour l’enseignement de la composition française, de la littérature, de l’algèbre et de la géométrie. Il enseigne d’abord à Saint-Jérôme puis à Saint-Léon de Westmount et à Longueuil. C’est cependant à cette époque que commence son long combat contre la tuberculose. C’est aussi à ce moment, sa maladie l’obligeant à de fréquents repos, qu’il découvre avec émerveillement la botanique. L’idée de dresser l’inventaire de la flore du Québec venait de s’insinuer dans son esprit. Le résultat de ces recherches sera publié en 1935 sous le titre La flore laurentienne. Malgré ses cours au collège de Longueuil, ses herborisations avec le frère Rolland Germain, les activités du Cercle littéraire, qu’il fonde en 1906, il accepte, en 1920, de mettre en place l’Institut botanique de l’Université de Montréal, dont il sera le directeur jusqu’à sa mort, en 1944. En cette même année 1920, l’Université le nomme professeur agrégé de botanique théorique et pratique dans la nouvelle Faculté des sciences. Engagé sans doctorat, il soutient sa thèse en 1922 et devient, dès lors, docteur ès sciences. Pendant toute sa vie, il effectuera de nombreuses excursions dans plusieurs régions du Québec et à l’étranger pour recueillir des plantes; il découvrira, entre autres, le chardon de Mingan dans la région d’Anticosti-Minganie. Ses voyages l’amèneront en Afrique du Sud, en Europe, au Proche-Orient, à Cuba et en Haïti. C’est d’ailleurs au cours de ses déplacements sur le vieux continent que germe l’idée de créer un jardin botanique à Montréal. Grâce à l’appui du maire de Montréal Camillien Houde, les travaux débutent en 1936. À la demande du frère Marie-Victorin, la Commission d’administration de l’UdeM accepte, le 8 juin 1939, de déménager l’Institut botanique au Jardin. Sa santé le contraignant au repos, il prend l’habitude, à partir de 1938, de se rendre chaque hiver chez les Frères des écoles chrétiennes à Cuba. Comme ses séjours lui sont profitables, il fera sur l’ile de nombreuses excursions. Ses voyages à Cuba donneront naissance à trois volumes, Itinéraires botaniques dans l’île de Cuba I, II et III, parus successivement en 1942, 1944 et 1956. Ce sera au cours d’une herborisation à Black Lake, dans les Cantons-de-l’Est, le 15 juillet 1944, que le frère Marie-Victorin décèdera des suites d’un accident d’automobile. Le frère Marie-Victorin, fervent promoteur des sciences, a été «cofondateur de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS) en 1923; il a dirigé la Société canadienne d’histoire naturelle et s’est engagé très activement dans les cercles de jeunes naturalistes». Il recevra le prix David en 1923 et en 1931 pour sa thèse sur les filicinées du Québec et, depuis 1977, le gouvernement du Québec remet le prix Marie-Victorin à une personne dont la contribution aux sciences de la nature et du génie a été marquante. L’Université de Montréal honorera sa mémoire en rebaptisant, le 30 mai 1978, le pavillon Jésus-Marie pavillon Marie-Victorin. Ce bâtiment abrite, entre autres, la Faculté des sciences de l’éducation et quelques départements de la Faculté des arts et des sciences. La Division des archives de l’Université a lancé, il y a quelques mois, l’exposition virtuelle Marie-Victorin: l’itinéraire d’un botaniste, qui peut être vue à l’adresse <www.archiv. umontreal.ca/mv/expomv.htm>. Sources: |
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