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Qu’est-ce que croire?
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Jean Duhaime |
Théologiques, la revue de la Faculté de théologie et de sciences des religions, publie dans son dernier numéro (vol. 13, no 1) les actes du colloque «Religion: croire et croyances», tenu en février 2004 et organisé par le Centre d’étude des religions de l’UdeM sous la direction de Robert Crépeau, professeur au Département d’anthropologie. Les conférenciers ont été invités à répondre à la question «Qu’est-ce que croire?» à la lumière de leurs travaux respectifs.
L’invitée de marque du colloque, l’anthropologue Roberte Hamayon (École pratique des hautes études de Paris), spécialiste du chamanisme, souligne la polysémie du mot «croyance», qui désigne à la fois un objet et une attitude. La primauté logique revenant à l’attitude, il peut en découler que l’objet revête un statut de vérité.
Le théologien Jean Duhaime (UdeM) analyse pour sa part les croyances dualistes (pur/impur, lumière/ténèbres) de la secte de Qumr¯an en cherchant à comprendre comment et pourquoi un groupe religieux élabore de telles croyances et quels rôles elles remplissent.
Alain Le Boulluec (École pratique des hautes études de Paris) explore la notion de foi dans le christianisme ancien en mettant en évidence quelques aspects définis par Origène dans sa réplique au philosophe Celse. Toujours dans le domaine du christianisme ancien, Pierre Létourneau (UdeM) étudie l’évolution de la doctrine au sein du mouvement gnostique égyptien valentinien.
Plus près de nous, l’analyse de Dominique Deslandres (UdeM) sur les missions françaises auprès des Amérindiens révèle que les missionnaires, tant dans leurs méthodes que dans leurs croyances, ont été plutôt imperméables à la religion de l’Autre.
Encore plus près de nous, Jean Grondin (UdeM) se penche sur l’opposition entre foi et science à partir de la devise de l’Université, Fide splendet et scientia.
Deirdre Meintel (UdeM) livre des données d’une enquête effectuée auprès de groupes spiritualistes qui montrent que les croyances de médiumnité n’empêchent pas la croyance religieuse et peuvent même renforcer la foi.
Finalement, Jacques Julien (UdeM) présente la croyance comme l’une des deux veines du religieux, la seconde étant le sacré, en se fondant sur l’œuvre du philosophe Jacques Derrida.
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