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Les éminences grises à l’ombre du pouvoir

Créé à l’époque du cardinal de Richelieu pour désigner son plus proche collaborateur, le père Joseph, le terme «éminence grise» qualifiait à l’origine la couleur de la robe du moine, choisie à dessein pour la différencier de celle, rouge, du cardinal. Avec le temps, le gris de l’éminence en est venu à désigner, pour ses successeurs, une personne évoluant dans les «zones grises» du pouvoir. Mais connait-on réellement ces personnages influents qui travaillent dans l’ombre?

Cet ouvrage unique brosse le tableau contemporain des rôles et fonctions de l’éminence grise dans le contexte politique des différents pays étudiés et présente le cercle restreint du pouvoir autour du décideur. Les auteurs ont alimenté leur modèle de huit entretiens. Successivement, Jacques Attali, Jean-Roch Boivin, David Frum, Luc Lavoie, Jean-François Lisée, John Parisella, Ignacio Ramonet et Jean-Claude Rivest témoignent d’un univers qui, à ce jour, a été l’objet d’une grande discrétion et viennent nourrir la réflexion sur les liens qui unissent les décideurs politiques à leurs collaborateurs immédiats.

Les lecteurs découvrent un modèle qui leur permettra de comprendre les épiphénomènes propres à révéler, sur la place publique, l’existence de personnes répondant à une certaine définition de l’éminence grise. Mieux encore, ils auront en main les instruments pour mettre en doute les affirmations, un peu rapides et simplistes, de plusieurs qui croient avoir tout dit et tout démontré en attribuant ce titre à ceux qui, bien malgré eux, se retrouvent au cœur de l’actualité.

Yves Théorêt et André-A. Lafrance, Les éminences grises à l’ombre du pouvoir, Montréal, Éditions Hurtubise HMH, 336 p., 29,95$.