Le logement social mobilise les architectes en herbe

Quinze équipes canadiennes participent à un concours lancé à l’UdeM

Ce projet veut relier deux quartiers distincts de façon à renouveler l’image du logement social.

Plus de 118 étudiants en architecture venus de partout au Canada et répartis au sein de 35 équipes ont participé à un concours né à l’Université de Montréal et dont les résultats seront connus cette semaine. Les 15 projets finalistes seront exposés au Centre d’exposition du 15 octobre au 2 novembre. Une bonne occasion de constater ce que la relève propose quand il s’agit de «repenser et redéfinir le logement social au centre-ville», le thème du concours.

«Nous sommes particulièrement fiers de constater que les équipes participantes proviennent des 10 universités canadiennes qui offrent la formation en architecture», commente Anne Cormier, qui a eu l’idée de ce concours financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada grâce à une subvention de 200 000$.

Élaboré avec la collaboration du Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle, le concours, doté de prix en argent, était réservé aux étudiants à la maitrise. Il invitait les étudiants en architecture à «réfléchir à la question du logement social comme espace de création, d’innovation et de critique dans les centres urbains canadiens». Après la sélection des finalistes, le printemps dernier, 2000$ ont été remis aux équipes finissantes. À l’issue du concours, le 14 octobre, trois prix seront attribués comme suit: 5000$ à l’équipe gagnante, 3000$ à l’équipe classée deuxième et 2000$ à la troisième.

Les projets ont été marqués par la diversité, affirme Mme Cormier. Certains se greffent sur des bâtiments existants, d’autres sont des constructions neuves. Mais elle ajoute qu’aucun de ces projets ne verra le jour. «Il s’agit de ce que nous appelons une recherche-création, indique cette architecte de la firme Big City qui enseigne à mi-temps à l’École d’architecture. Cela permet d’exposer des idées et de se comparer les uns aux autres. Les participants n’ont pas à se limiter à un budget X, par exemple. Ils ont carte blanche.»

Le logement social constituait, selon les organisateurs, un thème en or pour explorer différentes facettes de l’architecture. «Les architectes peuvent et doivent avoir une influence sur la forme que prennent les villes ainsi que sur les modes de vie de leurs habitants, explique-t-on dans les règlements. Ce concours est donc l’occasion de démontrer comment de nouveaux lieux redéfiniront le statut de l’individu dans la ville; l’idée de l’habitat, de ses fonctions, de son esthétique et de ses formes; la notion de collectivité et de mixité dans l’habitat; la vie culturelle dans la ville; des espaces sécuritaires pour tous; un habitat durable et renouvelable; l’interface entre domaine privé et domaine public.»

En plus de présenter un volet pédagogique évident, ce concours permet à une étudiante au doctorat, Shannon Pirie, d’étudier de l’intérieur la démarche des aspirants architectes. «Il y a beaucoup de matière dans les présentations écrites des participants; l’analyse des planches présentées est en soi très prometteuse, mais c’est la théorie de l’architecture qui m’intéresse le plus», mentionne-t-elle.

Le jury est composé des architectes Georges Teyssot (président), professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval; Raouf Boutros, de l’agence montréalaise Les architectes Boutros + Pratte; Édith Girard, professeure d’architecture à l’École d’architecture Paris-Belleville; Oliver Lang, professeur à la School of Architecture and Landscape Architecture de l’Université de la Colombie-Britannique; Ian MacBurnie, professeur à l’Université Ryerson; et de la sociologue Francine Dansereau, chercheuse à l’INRS-Urbanisation, culture et société.

Au moment de mettre sous presse, les projets gagnants n’avaient pas été dévoilés. Mais ils seront connus au vernissage de l’exposition, intitulée De Vancouver à Halifax, le samedi 14 octobre à 16 h 30.

Mathieu-Robert Sauvé