Volume 41 - numÉro 9 - 30 octobre 2006
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Le vélo prend sa place sur le campus lentementVol de trois vélos en libre-service, manque de support à bicyclettes et pas de pistes cyclables pour demainAlors que les plus irréductibles cyclistes revêtent une couche imperméable pour continuer de rallier le campus sur deux roues jusqu’aux premières neiges, les responsables du dossier vélo à l’Université de Montréal entament le bilan d’une mesure lancée ldernier: les vélos en libre- service. «C’était une bonne année, mais nous déplorons le vol de 3 de nos 10 vélos, commente Suzanne Deguire, coordonnatrice au secteur Santé et sécurité au travail à la Direction des immeubles (DI). Nous avons pu en racheter deux, mais c’est quand même dommage.» Disponibles de mai à octobre, les vélos en libre-service sont mis à la disposition de l’ensemble de la communauté universitaire durant les heures normales de travail. Ce service, résultant de la collaboration entre l’UdeM et deux organismes communautaires (Voyagez futé et la Société environnementale de Côte-des-Neiges), a nécessité un investissement de 6500 $. Les utilisateurs peuvent alors emprunter sans frais un vélo pour se déplacer d’un pavillon à l’autre ou encore pour aller se promener. «Il est trop tôt pour préciser le taux d’utilisation au cours de la dernière saison, mais nous pouvons dire que c’est un service qui a été grandement apprécié», mentionne Alain Meilleur, conseiller en gestion environnementale à la DI. Les vols des trois vélos, survenus la nuit dans les stationnements des pavillons du 3200, rue Jean-Brillant et Marie-Victorin, demeurent difficiles à expliquer. On tentera de prévenir de nouveaux larcins l’an prochain.
Deux nouveaux supports Cette déclaration a eu des effets immédiats puisque, moins d’un mois plus tard, deux nouveaux supports ont été installés aux pavillons des 3200 et 3744, rue Jean-Brillant. «Compte tenu de l’état des finances, c’est une bonne nouvelle, a déclaré Martha Crago, vice-rectrice à la vie étudiante. Nous avons à cœur le mieux-être des membres de la communauté universitaire, qui passe entre autres par une meilleure place faite au cyclisme sur le campus.» Il demeure que le nombre de supports à bicyclettes est actuellement très insuffisant, selon Alain Meilleur. «L’organisme Vélo Québec a effectué une étude sur les besoins du campus en 2003 et il s’est avéré qu’il n’y avait vraiment pas assez de supports. L’organisme a compté quelque 750 espaces de stationnement, deux fois moins que nécessaire.» Dans des immeubles comme le 3744, rue Jean-Brillant, où travaillent plus de 1000 personnes, on disposait jusqu’au 9 octobre d’un seul support d’une capacité officielle de sept vélos. Il arrivait que des vélos cadenassés aux rampes de l’escalier extérieur reçoivent des avis de contravention délivrés par la DI. Mince consolation, un deuxième support a été temporairement installé sur le terrain de l’immeuble. Mais il n’est pas à l’abri de la pluie. Jean-François Lisée, directeur exécutif du CERIUM, se sert de son vélo quatre jours sur cinq pour se rendre au travail. En plus de déplorer le petit nombre de places pour garer sa bicyclette, tant au 3744, rue Jean-Brillant qu’au pavillon Roger-Gaudry, il critique l’absence de salles d’eau, qui pourraient inciter davantage de gens à enfourcher leur vélo. «S’il y avait des douches à certains étages, cela encouragerait les gens à utiliser ce moyen de locomotion», croit-il. Selon le livre vert adopté le mois dernier par l’Assemblée universitaire, un des objectifs de l’Université est de «soutenir la création d’un programme intégré de mieux-être». On veut faire du campus «un milieu facilitant l’adoption et le maintien d’un mode de vie sain et favoriser le développement de services de santé visant la santé globale, physique et psychologique, et propres à répondre aux besoins des étudiants, sur le plan préventif comme sur le plan curatif» (premier objectif, orientation II). Ainsi, l’ajout de supports ou l’installation de structures sanitaires seront prises en compte dans le développement du campus, a mentionné le vice-provost Pierre Simonet en réponse à la question de Laurence McFalls. Mais il a tenu à préciser que «ces améliorations ne pourront se faire que progressivement, en fonction des ressources, et s’accroitre à long terme».
Pistes cyclables: pas pour demain «Cela fait 15 ans qu’on parle d’une piste qui ceinturerait le mont Royal, mais les choses n’avancent pas vite», soupire Sylvain Dubé, coordonnateur aux affaires académiques à la FAECUM. Le dossier pourrait débloquer cette année puisque la Ville de Montréal mènera des consultations dans le con-texte de son plan directeur d’aménagement. La FAECUM travaille sur un mémoire qu’elle déposera d’ici deux mois. «La mobilité étudiante nous inquiète et nous avons un rôle à jouer en matière de promotion du vélo», signale-t-il. Seulement 14 % des étudiants viennent à l’Université en vélo, et encore quand les conditions sont clémentes. Selon Vélo Québec, cette proportion pourrait facilement dépasser les 25 %. Cette désaffection a plusieurs causes, dont la rareté des voies sécuritaires. Trois scénarios sont envisagés pour relier le campus au réseau montréalais: le long du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, sur le boulevard du Mont-Royal ou sur le chemin de la Côte-des-Neiges. Où sont les besoins? Quels sont les couts? «On se penche là-dessus actuellement», répond M. Dubé. Même si Montréal se classe bien pour ce qui est des voies cyclables en Amérique du Nord, certaines villes d’Europe font encore rêver les adeptes du cyclisme de ce côté-ci de l’Atlantique. Aux Pays-Bas, Amsterdam et La Haye font figure de modèles. «Mais nous avons plus de mérite que les Néerlandais, lance Jean-François Lisée. Nous avons des côtes à monter.» Mathieu-Robert Sauvé |
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