Volume 41 - numÉro 9 - 30 octobre 2006
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De l’écran à tube à la «clé USB»Le DIRO souligne son 40e anniversaire par une exposition
À gauche, une lampe provenant d’un ordinateur IBM des années 50 qui contient une mémoire prodigieuse de... 1 bit. À droite, une puce électronique («clé USB») capable de stocker 512 Mo, soit environ 5000 millions de bits. Voilà, brièvement, ce qui s’est passé en un demi-siècle en informatique. «Et l’objet que vous voyez là est totalement dépassé, car il date de 2004. Deux ans, c’est très long en informatique», mentionne Jean Vaucher, professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle (DIRO). Ce spécialiste de l’intelligence artificielle et du génie logiciel a consacré cinq mois de travail, étalés sur l’été et l’automne, à la préparation d’une exposition sur l’histoire du Département, qui se tient au rez-de-chaussée du pavillon André-Aisenstadt jusqu’à la mi-décembre. Dans un présentoir vitré, des objets de collection rappellent le chemin parcouru par le mode binaire au cours des dernières décennies. On peut y voir les différents supports permettant d’emmagasiner les données bien avant l’arrivée du courriel. Plusieurs se souviendront des disquettes (floppy disks) ou des grosses bandes magnétiques qui donnaient un air d’avant-garde aux laboratoires des années 60. Il y a aussi eu les anneaux de ferrite d’une capacité de 4000 bits et les fameuses «cartes à trous», grâce auxquelles étaient programmés les appareils informatiques de la première génération. Des artéfacts plus anciens encore, qui ont conduit à l’invention des ordinateurs, sont également présentés dans la vitrine, comme un boulier japonais prêté par un professeur du Centre d’études de l’Asie de l’Est. M. Vaucher a en outre obtenu d’un collectionneur montréalais de machines à calculer, Jay Goldman, des calculettes mécaniques comme le Desk Calculmeter (1903), la «première machine à matérialiser l’idée de Pascal». Pourvue d’un mécanisme complexe d’engrenages, cette machine uniquement capable de faire des additions demeure fonctionnelle après un siècle.
Une discipline bien vivante À la première promotion, en 1971, on compte 41 étudiants, dont 9 femmes. «Les femmes ont toujours été minoritaires au Département, mais elles ont représenté 20 % de l’effectif dans les bonnes années.» Pourquoi le DIRO a-t-il échappé à la féminisation généralisée des études universitaires? «On ne le sait pas trop, reconnait M. Meunier. L’informatique semble avoir la réputation de constituer un repaire d’accros de l’ordinateur et de maniaques de jeux vidéo. C’est une méprise. Il y a des secteurs, comme la bio-informatique, où les femmes font des carrières remarquables.» Après un passage à vide au tournant du millénaire, le monde de l’informatique est en pleine effervescence. «C’est le plein emploi. Les firmes montréalaises manquent de main-d’œuvre», observe le directeur, qui déplore la mauvaise image du monde de l’informatique qui circule encore dans les médias. Très présent en recherche, le DIRO récolte environ six millions de dollars de fonds de recherche annuellement. C’est environ trois fois plus que son plus proche concurrent universitaire. Michael Florian, Jean-Marc Rousseau et Pierre L’Écuyer en recherche opérationnelle, et Gilles Brassard, Yoshua Bengio, Marc Feeley et François Major en informatique sont cités comme des chefs de file dans leur domaine sur les panneaux de l’exposition. Le Département est présent aux quatre coins du monde. Outre le fait que 8 professeurs sur 10 ont des doctorats obtenus ailleurs qu’à l’Université de Montréal, un bon nombre d’étudiants étrangers s’inscrivent chaque année dans un programme de premier cycle ou des cycles supérieurs. M.-R.S. |
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