Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 13 - 27 NOVEMBRE 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Un campus vert à Outremont

L’Université fait face à un besoin de 200 M$ pour assurer l’entretien des pavillons existants

S’il faut en croire le projet d’aménagement du futur campus d’Outremont actuellement sur la planche à dessin, ce campus sera un campus vert.

C’est du moins cet aspect qu’a mis en relief le vice-provost et vice-recteur à la planification, Pierre Simonet, dans sa présentation du projet à l’Assemblée universitaire le 20 novembre.
Le campus sera en effet bordé au sud par une large esplanade de 30 m de largeur, et ce, sur toute sa longueur, soit 900 m. «Ce sera le point distinctif de ce campus, comme le pavillon Roger-Gaudry est le point distinctif du campus du mont Royal. Avec 20 % de la superficie réservés aux espaces verts, alors que la norme de la Ville de Montréal est de 10 %, on peut dire que ce sera un campus vert», a affirmé M. Simonet.

Un second axe piétonnier nord-sud sera aménagé pour relier le campus aux stations de métro Outremont et Acadie. La voie ferrée sera déplacée à la bordure nord du campus et sera isolée par un monticule de 4 m. Cette voie ferrée divisera toutefois le site en deux parties, mais qui seront rattachées par l’esplanade passant sous le chemin de fer.

Selon le plan proposé, les rues Outremont et McEachran traverseront le campus, ce qui a soulevé certaines critiques de la part de membres de l’Assemblée. «Il y aura un processus de consultation», a mentionné pour sa part le vice-recteur exécutif, Guy Breton, en réponse à ces critiques.

Le site, d’une superficie totale de 186 535 m2, offre une possibilité de 273 000 m2 de plancher. Seulement une partie de ce potentiel sera utilisée dans un premier temps afin de combler le manque de 40 000 m2 d’espace dont souffre l’Université de Montréal en ce moment. Cette évaluation est d’ailleurs prudente; selon différents modes de calcul, le besoin d’espace pourrait être de 77 000 m2, a précisé Pierre Simonet.

Cet espace, qui correspond aux pavillons Paul-G.- Desmarais, André-Aisenstadt, Marcelle-Coutu et Jean-Coutu réunis, ne peut être trouvé sur le campus actuel, où il n’y a plus de zones disponibles pour accueillir de nouveaux bâtiments. Le projet de construction à l’arrière de l’École polytechnique a été abandonné parce que jugé non conforme aux normes de préservation du parc du Mont-Royal par la Direction du patrimoine. L’Université aurait pu exproprier d’autres terrains, mais y a renoncé, a annoncé M. Simonet.

«La saturation des pavillons est telle qu’on ne peut plus installer un seul autre chercheur au pavillon Roger-Gaudry: il n’y a plus d’espace pour les systèmes de ventilation et l’on ne peut pas agrandir ou modifier l’extérieur du pavillon, qui est classé patrimoine architectural», souligne le vice-provost.

Entretien différé
Ce plan de développement est mené en parallèle avec un plan de revalorisation des pavillons existants. «Le problème n’est pas que quantitatif, il est aussi qualitatif, reconnait M. Simonet. Plusieurs pavillons construits dans les années 50 ne répondent plus aux normes ni aux besoins d’aujourd’hui.»

Certains membres de l’Assemblée ont notamment signalé l’inconfort du pavillon Marie-Victorin, tant en été qu’en hiver.

Selon Guy Breton, le cout d’entretien d’un pavillon se chiffre à 3 % de sa valeur, mais le financement gouvernemental n’y accorde que 1,5 %. L’entretien est donc «différé» année après année et l’Université fait présentement face à un manque de 200 M$ pour assurer cet entretien. Des solutions devront être trouvées rapidement.

C’est dans ce contexte que M. Simonet doit présenter, en décembre, un plan directeur quant à l’utilisation de l’espace combinant les deux démarches de développement du site d’Outremont et de revitalisation du campus.

Daniel Baril

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