Volume 41 - numÉro 13 - 27 NOVEMBRE 2006
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Parlons des personnes«Maman, moi, j’aime Pascale»
Il est 13 h 30. C’est l’heure de la pause pour Pascale Cochin et le moment qu’elle a choisi pour rencontrer Forum. «Ouf! Ils en ont de l’énergie», dit l’éducatrice en souriant. Depuis 7 h 30 qu’elle s’active auprès d’enfants du Centre de la petite enfance (CPE) de l’Université, où elle travaille depuis 16 ans. Son métier, elle l’adore. Mais cela ne l’empêche pas d’admettre que ce n’est pas toujours facile: longues journées, beaucoup de bruit, rémunération contestable... «Il faut vraiment avoir de la patience», affirme l’éducatrice de 39 ans qui assure l’accueil avant d’intégrer l’un ou l’autre des deux groupes de jeunes qui lui sont assignés, soit les Coccinelles et les Millepattes. «Je m’occupe pendant deux jours des 18 mois puis, les deux autres, des 2 à 3 ans», précise Pascale Cochin. Son poste de rotation, elle y tient même si, avec son ancienneté, elle pourrait choisir un seul groupe. Cela exige une grande capacité d’adaptation, mais c’est justement une de ses forces, selon la directrice du CPE, Marie-Josée Lespérance. «Pascale est également dotée d’une patience d’ange, fait-elle valoir. Son travail en garderie est composé d’un savant dosage de rigueur, de douceur, d’humour et d’encadrement.» Originaire de la Gaspésie, cette diplômée du baccalauréat en design industriel de l’Université de Montréal et maman d’un adolescent de 14 ans (Xavier) s’est retrouvée dans le milieu de la petite enfance tout à fait pas hasard. «Après mes études, j’ai accepté temporairement un poste au CPE de l’Université en attendant de trouver un emploi dans mon domaine, raconte-t-elle. J’y suis finalement restée. J’ai donc appris mon métier sur le tas. Heureusement, auprès d’excellentes éducatrices.» Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle suivra, en cours du soir, une formation spécialisée en petite enfance. «Certains pensent que nous passons nos journées à simplement jouer avec les enfants. Cela me fait bien rire», déclare l’éducatrice pour qui la notion de jeu est très importante. Mais son métier est beaucoup plus complexe. En fait, veiller sur huit enfants en bas âge relève du tour de force. «Il faut avoir des yeux tout autour de la tête», lance-t-elle à la blague. En plus de moucher des nez, de changer des couches et de voir à la sécurité des petits, la fonction principale et quotidienne d’une éducatrice consiste à créer un milieu de vie propice à l’apprentissage et à la socialisation. Tout cela dans un esprit à la fois ludique et structurant. L’éducatrice en service de garde est aussi appelée à établir une étroite relation avec les parents et les autres partenaires du milieu. «Ça, c’est la facette de mon travail que je trouvais au début la plus difficile», confie Pascale Cochin, de nature un peu réservée. Mais depuis 1990, l’éducatrice, l’une des plus anciennes du CPE de l’UdeM, en a vu passer des enfants et des parents. Aujourd’hui, elle se dit toujours aussi animée par son travail, qui lui permet de mettre à profit ses talents artistiques. «Je passe de très beaux moments avec les enfants, notamment lorsque nous bricolons. Il faut les voir avec leur sourire fendu jusqu’aux oreilles lorsqu’ils voient leurs œuvres exposées au mur.» Dans l’accomplissement de ses tâches, elle fait aussi preuve de créativité pour faire découvrir la nature aux enfants. Elle invente entre autres des jeux d’observation d’insectes, de vers de terre, de papillons, d’oiseaux et même de marmottes! «On a vraiment une chance inouïe d’avoir une cour aussi extraordinaire en plein centre-ville», souligne-t-elle. Passionnée de plein air et de vélo – beau temps, mauvais temps, elle se rend au CPE à bicyclette –, l’éducatrice a toujours accordé une place de choix à l’activité physique. Pascale s’adonne également dans ses moments libres à la couture; elle peut confectionner autant des robes de mariée que des costumes d’Halloween pour les enfants. Mais ce qu’elle préfère par-dessus tout, ce sont les mots que les enfants lui disent parfois en signe de reconnaissance pour la tendresse et l’amour qu’elle leur prodigue. Comme ce secret qu’un mignon petit diable a récemment révélé à sa mère avec une toute petite voix soudain devenue timide: «Maman, moi, j’aime Pascale.» Dominique Nancy |
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