Volume 41 - numÉro 14 - 4 DÉCEMBRE2006
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Andrée Lajoie, médaillée d’or du CRSHIl s'agit de la plus haute distinction décernée par cet organisme.
Le 29 novembre, la professeure Andrée Lajoie a reçu la médaille d’or du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) pour ses réalisations en recherche. La médaille représente la plus haute distinction décernée par cet organisme. Elle est remise au chercheur en sciences sociales ou humaines qui, par son leadership, son dévouement et l’originalité de sa pensée, a aidé considérablement à mieux faire comprendre son domaine de recherche et à enrichir la société canadienne. Outre cette médaille, le lauréat dispose d’une somme de 100 000 $ pour poursuivre ses travaux ou pour des besoins de formation. Andrée Lajoie est professeure titulaire à la Faculté de droit; depuis 1968, elle est membre du Centre de recherche en droit public (CRDP). Ses contributions ont porté sur des problématiques cruciales pour la société canadienne, dans des secteurs aussi variés que les structures administratives régionales, le fédéralisme, les peuples autochtones, les femmes, l’enseignement supérieur, ainsi que la santé et les services sociaux. Mme Lajoie a été à l’origine d’une véritable pensée scientifique sur les rôles joués par le droit et sur ses méthodes. Elle a réussi à intégrer différentes approches disciplinaires en vue d’une remise en question essentielle du concept de droit. Mentionnons en ce sens quelques ouvrages qui lui doivent beaucoup: Structures administratives régionales (1968), La place du juriste dans la société québécoise (1976), Le droit et le savoir (1983), Pour une approche critique du droit de la santé: droit et matérialisation des politiques sociales (1987), Le statut juridique des peuples autochtones au Québec et le pluralisme (1996), Jugements de valeur: le discours judiciaire et le droit (1997), Quand les minorités font la loi (2002). La réputation scientifique de la professeure Lajoie a été notamment consacrée par son entrée au jury de l’Institut universitaire de France (1999-2000), par l’obtention du prix de l’Association canadienne des professeurs de droit et de la Commission de réforme du droit (1987), du prix André-Laurendeau de l’ACFAS (1991), du prix Walter-Owen (1992) pour l’ouvrage Droit de l’enseignement supérieur, du prix Léon-Gérin (2003), ainsi que d’un doctorat honorifique de l’Université du Québec à Montréal (2005). Andrée Lajoie a été membre de trois commissions d’enquête: la Commission d’études sur les universités (1978), la Commission d’étude sur le droit et le savoir au Canada (1981-1983) et la Commission sur le déséquilibre fiscal (2001). Elle a agi comme conseillère à la Commission sur la santé et les services sociaux (1968-1970), la Commission sur l’union économique et les perspectives de développement au Canada (1983-1985), la Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux reliés (1985-1987) et la Commission royale sur les peuples autochtones (1993-1996). Cette liste correspond à autant de problèmes récurrents au Canada qu’Andrée Lajoie a appréhendés de manière à la fois scientifique et pragmatique, appuyant ainsi de manière tangible l’action des pouvoirs publics. En 2002, en collaboration avec l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Mme Lajoie a constitué un réseau de chercheurs, nommé Autochtonie et gouvernance, afin de permettre une interaction entre les universitaires et les représentants autochtones et d’élaborer de nouveaux modèles de gouvernance, que ce soit en matière de santé, d’économie, de justice ou d’administration. Tout récemment, dans le cadre des grands travaux concertés du CRSH, le CRDP a obtenu une subvention généreuse dans le but de former, de 2006 à 2011, un réseau semblable à l’échelle canadienne (projet Peuples autochtones et gouvernance), dont la professeure Lajoie est également membre. Cette concertation avec les Autochtones représente une manière particulièrement innovatrice de diffuser et de mettre en application les connaissances acquises grâce à des recherches universitaires. À la suite des travaux de la professeure Lajoie, le droit sera considéré comme un phénomène social complexe et dynamique plutôt que comme un système de normes abstraites et intemporelles. Ses études sur les revendications féministes et sur celles des peuples autochtones ont permis de mettre en lumière les limites que les tribunaux peuvent difficilement franchir. L’importance accordée ces dernières années à la question du déséquilibre fiscal au Canada doit également beaucoup aux travaux de la commission Séguin et à l’apport d’Andrée Lajoie. Dans le domaine de la santé, les publications de la professeure ont révélé l’existence d’un champ social particulier comportant sa propre normativité, une réalité incontournable dans l’élaboration de projets de réforme. Là encore, il s’agit de répercussions importantes pour la société canadienne. |
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