saviez-vous que...?

Des étudiantes se transforment en anges, en lutins ou en soldats de bois lorsque Noël arrive

C’est bien avant décembre que débutent les préparatifs du temps des fêtes à l’École des sciences ménagères. La grande salle de l’École se transforme en atelier du père Noël où l’on confectionne des vêtements, cuisine des gâteries et emballe des cadeaux. La direction de l’École en a fait une tradition, réunissant des enfants de l’Asile de la providence Saint-Vincent-de-Paul, de la crèche Saint-Paul, de l’hospice Auclair, de la crèche Saint-François- d’Assise ou de la Crèche de la réparation pour quelques heures de bonheur.

Tout le personnel de l’École met la main à la pâte. La direction, les professeurs et les étudiantes invitent personnellement un enfant à une grande fête. Imaginez sa surprise de recevoir une carte de Noël. Le jour arrive enfin où la joyeuse cohorte se déplace vers l’École des sciences ménagères, rue Berri. Le regard ébahi devant un majestueux sapin rempli de lumières et de choses chatoyantes, les enfants trépignent d’impatience. «Chaque orphelin, dès [son arrivée] à l’école ménagère, avait été “adopté” par une marraine – en l’occurrence une élève de l’institution – qui s’occupera de son bien-être au cours de l’après midi.» Il ne sera pas aisé de les distraire, car sous le sapin sont entassés un amoncèlement de cadeaux. Les étudiantes leur serviront un festin de sucreries, feront jeux et danses, visionneront des films, raconteront des histoires. Et quelquefois, les enfants auront droit a de la visite rare; ce sera le cas en 1955, quand le père Ambroise Lafortune viendra chanter avec eux et leur raconter de jolies histoires, telle celle «[…].du chef Rouge et de la turbulente Mamalou d’Afrique. Inutile d’ajouter que l’enthousiasme était à son comble», écrit Marie-Olive Pintal, du journal La Patrie du 16 décembre 1955.

La joie est indescriptible lorsque enfin le père Noël, la fée des Étoiles et les joyeux lutins font leur entrée dans la grande salle. Les enfants sont appelés un à un et reçoivent un volumineux colis enrubanné et décoré de feuilles de houx. Les professeurs, les étudiantes et les amis de l’École ont fait preuve de beaucoup de générosité à l’égard de ces jeunes orphelins. Chaque colis contenait: «1 gilet de laine et la tuque assortie, 1 foulard, 1 pyjama, des bas, des mouchoirs, 1 brosse à dents,1 savon, des jouets, un verre de beurre de pistache, 1 sac de fruits, de bonbons et de noix.»

Les enfants repartiront avec dans la tête des images de ces précieux moments de joie. N’oubliez pas de regarder les yeux des enfants et d’écouter leurs cris de joie lorsque vous gâterez les vôtres; c’est aussi ça le bonheur. Joyeux Noël à tous et à toutes!

Source:
Division des archives. Université de Montréal. Fonds de l’École ménagère provinciale (E0081).