Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 17 - 22 JANVIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Les auxiliaires d’enseignement ont enfin leur protocole

«C’est la première pierre du financement intégré aux cycles supérieurs», dit Jacques Frémont

Jacques Frémont

Photo:
Bernard Lambert.

Première étape vers une politique de financement intégré aux cycles supérieurs, selon le provost et vice-recteur aux affaires académiques, Jacques Frémont, le Conseil exécutif de l’UdeM a adopté, le 16 janvier, le Protocole de gestion du travail des auxiliaires d’enseignement à la suite de négociations avec la FAECUM.

Cette entente officielle, qui entre en vigueur immédiatement, remplace la Politique concernant le personnel auxiliaire d’enseignement, instaurée en 1979 et révisée en 1990. «C’est à la suite d’une demande émanant des étudiants que nous avons tenu à préciser le cadre de la gestion du travail des auxiliaires d’enseignement, signale M. Frémont. Son adoption démontre que nous avons été capables de nous asseoir ensemble pour trouver une solution qui nous convienne de part et d’autre.»

De son côté, le secrétaire général de la FAECUM, Jonathan Plamondon, qualifie cette signature d’excellente nouvelle. « Le protocole contient trois points majeurs qui précisent les conditions de travail des auxiliaires d’enseignement, dit-il : un affichage systématique, des mesures pour gérer le dépassement des heures travaillées et la mise en place de conditions facilitant les absences pour des raisons d’études. »

Même s’il ne modifie pas la grille tarifaire, qui va de 12 $ l’heure pour un surveillant d’examen, un documentaliste ou un correcteur (catégorie 1) à 30,59 $ pour un conseiller au test, un moniteur de langue ou un superviseur de laboratoire (catégorie 3), le protocole est plus précis en matière d’attribution des contrats. «Jusqu’à maintenant, l’embauche des auxiliaires se faisait de façon très peu normalisée, indique l’ancien doyen de la Faculté de droit. L’avantage de cette procédure était la souplesse, mais il se rendait des décisions arbitraires. La FAECUM estimait qu’un cadre plus normatif était nécessaire.»

Le nouveau protocole prévoit des mesures plus rigoureuses d’affichage et précise les règles d’attribution des postes. Ainsi, c’est au doyen ou au directeur du département, ou à toute personne désignée par celui-ci, qu’il revient d’accorder le poste au candidat retenu.

Qui sont les auxiliaires d’enseignement?
Un auxiliaire d’enseignement est un «étudiant à un grade supérieur appelé, dans le cadre d’un enseignement, comme auxiliaire d’un professeur ou d’un chargé de cours, à aider et à encadrer des étudiants dans leurs études». Il peut arriver que ces employés à temps partiel soient inscrits au premier cycle ou même qu’ils viennent de l’extérieur de l’Université, mais l’immense majorité d’entre eux sont des étudiants des cycles supérieurs.

Il y a trois catégories reconnues d’auxiliaires, du plus simple au plus complexe. Le surveillant d’examen, par exemple (catégorie 1), n’a pas de tâche particulière à accomplir, sinon de voir à la bonne marche de la séance d’examen. Le «conseiller au test» (catégorie 3) est responsable des tests en français ou en anglais, et de leur correction, ainsi que de l’évaluation des étudiants, sous la supervision du responsable de programme.

Les auxiliaires d’enseignement (environ 2930) peuvent effectuer jusqu’à 450 heures rémunérées de travail par trimestre, ce qui correspond à 15 heures par semaine. Pour le trimestre d’été, le maximum est fixé à 120 heures. Pourquoi cette limite? «Nos données montrent que les étudiants qui travaillent une quinzaine d’heures par semaine obtiennent leur diplôme plus vite que ceux qui travaillent davantage», note M. Frémont.

Pour le provost, l’Université de Montréal doit pousser encore plus loin le soutien financier accordé à ses étudiants aux cycles supérieurs, et il rêve du jour où elle pourra recruter des candidats au doctorat en leur garantissant un revenu annuel de 18 000 $. Comment parvenir à ce revenu minimal garanti? «En assurant l’étudiant qu’il obtiendra cette somme grâce à diverses sources: des contrats d’auxiliaire d’enseignement ou de recherche, des bourses d’organismes subventionnaires et des bourses internes.» Il signale que plus de 8 M$ sont versés chaque année par l’Université, à même ses fonds courants, sous forme de bourses aux cycles supérieurs.

Même si «très peu» de doctorants touchent à l’heure actuelle 18 000 $ annuellement, M. Frémont estime que la politique de financement intégré aux cycles supérieurs, qui sera déposée le printemps prochain, se rapprochera de cet objectif. De plus, une équipe travaille en ce moment à mettre au point un protocole visant cette fois les auxiliaires de recherche.

Les défis du provost
Nommé en décembre dernier pour remplacer Maryse Rinfret-Raynor à titre de provost et de vice-recteur aux affaires académiques (sans être déchargé de ses responsabilités aux cycles supérieurs), M. Frémont s’est dit «stimulé» par le défi qui l’attend. «Notre principal enjeu, je ne vous le cache pas, c’est le financement. Il n’y a pas de solution simple à cette question. Mais j’ai de l’espoir.»

Même s’il admet que les universités traversent une période sombre, il considère que l’Université de Montréal est en bonne position au pays. «On s’améliore d’une année à l’autre, mais d’autres établissements s’améliorent plus rapidement que nous. Et la compétition ne vient pas nécessairement du Canada. Nous sommes talonnés par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne.»

Son plan de match? Le copilote du recteur Vinet se concentre sur le livre blanc des orientations stratégiques, qui sera soumis sous peu aux membres de l’Assemblée universitaire. Et sa liste de priorités est longue.

Mathieu-Robert Sauvé

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