Volume 41 - numÉro 18 - 29 JANVIER 2007
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Le Centre d’exposition invite les familles à venir sourireLa médecine dentaire s’expose jusqu’au printemps
Saviez-vous qu’on brosse les dents des dauphins qui donnent des spectacles aquatiques? «Eh oui, dit Denys Ruel, chargé de cours et chargé de clinique à la Faculté de médecine dentaire. Mais ce n’est pas pour préserver ces mammifères de la carie, c’est pour qu’ils aient une meilleure haleine quand ils font des bises aux enfants.» D’ailleurs, les groupes de protection des animaux s’opposent à cette pratique, ajoute Louise Grenier, conservatrice au Centre d’exposition, qui présente jusqu’au 29 mars une grande exposition sur les dents. «Comme vous le voyez, commente-t-elle en exhibant d’un large tiroir un dauphin en peluche, il y en a pour toute la famille. Nous visons d’ailleurs cet objectif: attirer ici une clientèle inhabituelle, formée d’enfants et d’adultes.» Il ne s’agit pas d’une exposition chronologique où l’on suivrait une brosse à dents à travers les âges. Les présentoirs à niveaux multiples où des icônes précisent à qui ils s’adressent (adultes, familles et enfants) offrent plutôt un survol de différents thèmes. Le sourire de nos grandes vedettes permet d’aborder l’importance de la santé dentaire. On parle aussi d’odontologie judiciaire avec, en guise d’illustration, les travaux d’un spécialiste de l’UdeM reconnu en la matière, Robert Dorion. Chaque présentoir compte un volet interactif. C’est une exposition où il est permis de toucher presque à volonté.
De jeunes visiteurs On peut dire que les enfants ont de quoi se mettre sous la dent. Chaque thème est traité par un «expert» réputé comme Dracula le vampire, dont les dents permettent différentes morsures, la Fée des dents, qui se passe de présentation, Pierre Fauchard, le père de la dentisterie moderne, et Lenny Spears, l’inventeur de la... soie dentaire. Les plus jeunes peuvent aussi jouer au dentiste dans un espace réduit où l’on a reproduit l’essentiel du mobilier du spécialiste: la chaise, la table lumineuse (pour les radiographies), etc. Si l’essentiel des artéfacts proviennent des collections du musée de Sherbrooke, le Musée Eudore-Dubeau, de la Faculté de médecine dentaire, a fait sa part en prêtant une trentaine d’objets. C’est le Centre d’exposition qui a inauguré À pleines dents le 24 janvier, mais l’exposition, bilingue, passera les cinq prochaines années à voyager au Canada et, possiblement, aux États-Unis. Des entreprises privées comme Nobel Biocare et Sunstar GUM ont contribué pour plus de 100 000 $ à sa réalisation. De leur côté, l’Ordre des dentistes du Québec et l’Association canadienne des hygiénistes dentaires l’ont commanditée à hauteur de 10 000 $ chacun. La participation de l’Université de Montréal ne s’arrête pas là. Denys Ruel, qui est responsable du Musée Eudore-Dubeau (voir Forum du 1er octobre 2001), et Anne Charbonneau, professeure de santé buccale, ont siégé au comité scientifique qui a validé les renseignements dont les visiteurs prennent connaissance. «Le rôle du comité scientifique s’est avéré essentiel pour donner un caractère scientifique à l’exposition, signale Mme Grenier, qui a succédé à Andrée Lemieux dans l’organisation de ce projet en juin dernier. Il y a beaucoup d’humour, mais il y a aussi beaucoup de rigueur.»
L’histoire de la médecine dentaire On peut voir, notamment, des ampoules de novocaïne, destinées aux anesthésies locales dans les années 40. Fabriquées en Allemagne, elles étaient devenues impossibles à trouver pour les dentistes canadiens durant la Seconde Guerre mondiale à cause de l’embargo imposé par les Alliés. Un inhalateur des années 50, dans lequel on déposait quelques gouttes d’éther ou de chlorure d’éthyle, est aussi exposé. «C’était pour les anesthésies plus importantes, explique Denys Ruel. Quand le dentiste voyait son patient tomber dans les pommes, il savait qu’il avait deux minutes pour faire son travail.» Mathieu-Robert Sauvé Le Centre d’exposition de l’Université de Montréal est situé à la Faculté de l’aménagement, 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine (station de métro Université-de-Montréal). Il est ouvert au public les mardis, mercredis, jeudis et dimanches, de 12 h à 18 h. L’entrée est gratuite. |
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