Volume 41 - numÉro 20 - 12 FÉVRIER 2007
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Le premier doctorat en études cinématographiques au Canada est lancéUn expert de Harvard fait une évaluation très positive de l’équipe de l’UdeM
L’Université de Montréal offrira, en septembre prochain, un programme de doctorat en études cinématographiques. «On a déjà une liste de 11 personnes désireuses de s’y inscrire», lance avec enthousiasme André Gaudreault, responsable de ce secteur au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques. Il s’agira du premier programme de troisième cycle sur le septième art au Canada et du seul en français en Amérique. Ce programme était sur la table de travail de l’équipe du Département depuis une dizaine d’années. «Nous y travaillons plus intensivement depuis deux ans, mais il s’agit d’un vieux rêve. Dès mon arrivée ici, en 1991, on en parlait déjà», signale cet ancien professeur de l’Université Laval, spécialiste du cinéma des premiers temps. Il a coordonné le projet de doctorat avec son collègue Olivier Asselin, professeur au même département. Forum avait annoncé la création de ce programme en janvier 2006, quand la Commission des études en avait approuvé le contenu pédagogique, mais il restait plusieurs étapes à franchir avant d’accueillir les premiers étudiants. L’une d’elles, cruciale, était l’approbation du programme par la Commission d’évaluation des programmes de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ). Or, celle-ci n’a pas fait les choses à moitié. Deux experts américains, Joseph Donohoe, de l’Université du Michigan, et David Rodowick, de l’Université Harvard, ainsi qu’un Canadien, Will Straw, de l’Université McGill, ont mené une enquête sur le corps professoral et ses activités de recherche. Ils sont venus sur place rencontrer professeurs et étudiants, en mai dernier. Au terme de leur évaluation, ils se sont montrés élogieux à l’égard du personnel. Pour M. Rodowick, le secteur des cycles supérieurs en études cinématographiques de l’Université de Montréal n’est rien de moins que le meilleur du continent, à l’exception, peut-être, du Department of Cinema Studies, de l’Université de New York. «Je ne crois pas pouvoir nommer un autre département où tant de professeurs traitent d’une si grande variété d’approches des images animées», écrit-il dans son rapport. Il ajoute que le programme qui sera offert sous peu deviendra un modèle en son genre en plus de constituer le «point de rencontre par excellence entre anglophones et francophones dans les études cinématographiques sur le continent». De son côté, M. Straw a souligné que les professeurs de la section d’études cinématographiques de l’UdeM obtiennent plus de fonds de recherche que partout ailleurs au pays «et probablement plus que n’importe quelle autre unité de taille comparable dans les humanités au Canada». Un nouveau professeur Dans le projet soumis à l’approbation de la Commission des études et de la CREPUQ, les responsables n’avaient pas demandé de ressources additionnelles pour grossir le personnel enseignant. Mais les choses ont changé depuis, puisque la CREPUQ a jugé qu’un nouveau poste de professeur était nécessaire pour mener à bien le projet de doctorat. «Je ne vous cache pas que cette proposition de la CREPUQ nous a un peu surpris, commente M. Gaudreault en souriant. Nous n’aurions pas osé demander d’embaucher un professeur. Mais c’est venu de la CREPUQ et nous en sommes fort satisfaits.» Le poste sera affiché sous peu, de façon qu’il puisse être pourvu l’automne prochain.
Expertise utile Mais si le programme actuel fonctionnait si bien, quel intérêt y avait-il de le recréer dans un autre département? «Ce sera désormais un véritable doctorat en études cinématographiques et non plus un doctorat en littérature, répond l’universitaire. On y acceptera des candidats qui possèdent déjà une expertise et ils n’auront pas à se trouver un codirecteur ailleurs. Remarquez que l’option littérature et cinéma demeurera.» En plus de concrétiser un vieux rêve institutionnel, cette création consacre la réputation de l’Université de Montréal sur les scènes nationale et internationale. «C’est le premier doctorat en cinéma au Canada, ce qui témoigne du caractère unique de notre équipe», observe Johanne Lamoureux, directrice du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques. Lorsque les premiers cours d’études cinématographiques ont été offerts au Département, les programmes se limitaient à la majeure et à la mineure. Aujourd’hui, on peut faire un baccalauréat, une maitrise et un doctorat et la popularité de ces programmes est à la hausse. On reçoit 500 demandes pour 100 admissions. Un changement considérable quand on pense qu’il y a 25 ans il fallait aller à l’étranger pour obtenir une formation supérieure dans ce domaine. Mathieu-Robert Sauvé |
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