Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 20 - 12 FÉVRIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Saviez-vous que…?

On trouve dans la collection Baby le menu d’un bal donné il y a plus de 150 ans

Vous pensez qu’il s’agit là d’une activité anodine? Eh bien pas tant que ça, car ce bal n’était que l’une des festivités organisées pour souligner les «retrouvailles» de la France et du Canada après presque un siècle de relations interrompues.

À l’été 1855, sous le commandement de Paul-Henri Belvèze, la frégate La Capricieuse mouille dans le port de Québec sous le couvert d’une mission commerciale qui se révèle aussi une opération diplomatique. Jusqu’alors, les relations entre la France et son ancienne colonie avaient été presque inexistantes. En effet, de la fin de la guerre de Sept Ans, qui vit le Canada passer de colonie française à colonie britannique, à 1850, seuls les bateaux anglais pouvaient naviguer dans les eaux canadiennes. Cette situation change en 1850 et La Capricieuse est en fait le deuxième bateau français à parcourir le golfe du Saint-Laurent.

Après son entrée à Québec, le commandant Belvèze descend à terre et part à la découverte de la vallée du Saint-Laurent et du marché canadien pour y établir de nouveaux liens commerciaux. «Voilà nos gens revenus», aurait-on déclaré à l’arrivée de ce navire. Le commandant consignera dans son rapport ces mots comme du «langage naïf» de «braves gens» ayant conservé «un souvenir de la vieille patrie».

La population ainsi que les autorités civiles, militaires et ecclésiastiques reçurent le commandant et son équipage avec tous les honneurs; visites, bals et banquets se succédèrent pendant tout le séjour de La Capricieuse, qui durera deux mois. On trouve dans la collection Baby un menu du bal donné en l’honneur du commandant Belvèze le 24 juillet 1855.

En 2005, une exposition virtuelle est consacrée à ce retour d’un bateau français en terre canadienne par Bibliothèque et Archives nationales du Québec; une exposition sur la frégate La Capricieuse est montée au Musée de la civilisation à Québec et un colloque scientifique réunissant des chercheurs français et québécois est organisé, preuve s’il en faut de l’intérêt que revêt le simple passage d’un navire français et du flair du juge Baby dans la collecte de ses documents.

Sources: Division des archives, Université de Montréal Fonds Louis-François-George Baby (P0058). Site Internet de l’exposition virtuelle de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

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