Volume 41 - numÉro 21 - 19 FÉVRIER 2007
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Jacques Boucher veut faire rayonner la Faculté de musiqueSon objectif, au cours des quatre prochaines années, sera de donner un plus grand rayonnement aux multiples activités publiques de la Faculté
À l’âge de quatre ans, Jacques Boucher a vu entrer dans la maison familiale de Saint-Pascal de Kamouraska un groupe de violoneux venus célébrer la nouvelle année. Dès les premières mesures, il a voulu aller chercher son meilleur ami, dans la maison voisine, pour qu’il assiste à la fête musicale. «Toute ma vie est là. J’ai toujours aimé faire profiter les autres de ma passion», dit le nouveau doyen de la Faculté de musique, entré en fonction en octobre dernier en remplacement de Réjean Poirier, qui avait occupé le poste pendant neuf ans. À son avis, la Faculté de musique excelle sur tous les plans et mérite une meilleure visibilité dans la communauté québécoise. Son objectif, au cours des quatre prochaines années, sera de donner un plus grand rayonnement aux multiples activités publiques de la Faculté. «Nous présentons dans nos trois salles de concert environ 580 spectacles par année, qui attirent quelque 100 000 personnes. De l’opéra, du jazz, de la percussion, de la musique contemporaine, de la musique baroque, du piano, de la musique de chambre et bien d’autres sont au programme. Il est temps que ce dynamisme soit reconnu à sa juste mesure.» Figure majeure de la musique au Québec mais peu connu dans le monde universitaire, le nouveau doyen a été réalisateur radiophonique à la Société Radio-Canada (SRC) de 1972 à 1997, où il a assuré la direction des émissions musicales de 1984 à 1987. Puis il a occupé les fonctions de directeur général et artistique des Jeunesses musicales du Canada (JMC) de 1998 à 2002. Sous sa conduite, les JMC ont pris un essor impressionnant: rénovation du siège social qui abrite aujourd’hui une salle de concert de qualité, ouverture à l’échelle nationale du concours d’art vocal, création du Concours musical international de Montréal, implantation d’un service de communication. «Je considère mon poste actuel comme le troisième grand défi de ma carrière», indique le doyen en faisant référence à ses années passées à la SRC et aux JMC. Il n’inclut pas dans le compte sa propre activité de musicien. Titulaire depuis 21 ans des orgues de l’église Saint-Jean-Baptiste, à Montréal, il a enregistré une vingtaine de disques. Il donne environ 20 concerts par année, notamment en compagnie de sa femme, la violoniste Anne Robert.
Jean Chrétien au trombone? Le doyen entend laisser sa marque comme celui qui aura fait rayonner la Faculté, à une époque où la visibilité sur la scène publique est un facteur de réussite. Dès le début de son mandat, il s’est fixé comme objectif de rencontrer au moins une fois par mois un acteur clé du milieu politique ou du monde de affaires afin de le sensibiliser aux besoins d’une faculté de musique. Son agenda n’a pas tardé à se remplir. «J’en suis bien au-delà de mes prévisions», signale-t-il trois mois après son entrée en fonction. Il se réjouit d’avoir vu l’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry assister au plus récent concert de l’Orchestre de l’Université de Montréal. Quant à l’ex-premier ministre du Canada Jean Chrétien, il est venu en compagnie de sa femme à un concert de jazz en novembre dernier. M. Chrétien était si enthousiaste à la fin du concert que, après avoir félicité un à un tous les étudiants qui avaient donné le spectacle, il a dit qu’il ressortirait son trombone à coulisse du placard...
Finie l’humilité! Au mois de décembre, le don posthume d’un piano Steinway à la Faculté par Denis Regnaud a révélé le style de gestion du nouveau doyen. Plutôt que de simplement apposer sur l’instrument une plaque portant le nom du donateur, on a créé un fonds Denis-Regnaud qui attribuera annuellement des bourses aux étudiants en musique pour le clavier (piano, clavecin, orgue). Le tout a été célébré par un concert auquel ont pris part cinq professeurs de la Faculté. Pour inciter les donateurs éventuels à participer à la capitalisation du Fonds, le doyen a signé 554 lettres personnalisées adressées aux gens qui ont côtoyé le donateur. «On veut amasser 10 000 $ par année pour ce fonds. On y arrivera!» La Faculté de musique, ce sont 700 étudiants et 42 professeurs. S’y ajoutent une centaine de chargés de cours et une quarantaine d’accompagnateurs. Ces gens ont en commun la passion de la musique et le souci de la qualité, fait remarquer M. Boucher. «Il faut cesser d’être humble.» Dans ses rêves, il imagine que les grands ensembles de la Faculté partent en tournée. «Et j’espère me débarrasser de mes fantasmes... en les réalisant», conclut-il en riant. Mathieu-Robert Sauvé |
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