Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 21 - 19 FÉVRIER 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Le duo Milliseconde Topographie veut sortir du cadre de la composition électroacoustique

La formation participera à la soirée Spatio Lumino du Festival MNM

La vidéo musicale de Delphine Measroch et Nicolas Bernier a été vue sur plusieurs continents avant d’être jouée, enfin, à Montréal.

Lorsque Delphine Measroch et Nicolas Bernier présenteront   les trois pièces de vidéo musicale qui composent leur œuvre Treelogy au Festival international   Montréal/Nouvelles Musiques, le 24 février, ce sera en quelque sorte une première étape de leur collaboration qui sera bouclée.

Après avoir été vue sur tous les continents – du Japon à l’Argentine, en passant par l’Italie – et avoir récolté quelques prix au passage, Treelogy, composée en 2004-2005, sera présentée intégralement à Montréal pour la première fois.

Les pièces qui constituent Treelogy sont les premières que Delphine Measroch et Nicolas Bernier ont écrites ensemble. Les deux étudiants à la maitrise en composition électroacoustique ont fondé leur duo, Milliseconde Topographie, il y a trois ans, alors qu’ils étaient au baccalauréat.

On retrouve à la base de l’œuvre de Milliseconde Topographie une volonté de faire entendre la musique de façon différente.

«Au départ, c’est la vidéo musicale qui est venue naturellement, mais nous avons fini par voir d’autres avenues pour atteindre cet objectif», explique Delphine Measroch.
L’une de ces avenues est l’«installation sonore», expérience qui offre la liberté au spectateur de capter une pièce musicale au moment où il le souhaite.
  «Il y a un côté immersif dans l’installation qui n’existe pas dans l’expérien

ce de concert, indique la musicienne. Et l’installation sonore offre plus d’autonomie au spectateur.»
Milliseconde Topographie a présenté, en juin 2006, dans une piscine de Montréal, Sub.a.quat.ic, qui proposait l’écoute musicale sous l’eau, voire la différence entre celle-ci et l’écoute à la surface de l’eau. Les compositeurs avaient élaboré des trames différentes pour les deux expériences.

En septembre dernier, à l’occasion de la manifestation Cité invisible, qui visait à mettre en relief l’architecture et l’urbanité du bâtiment abritant la Grande Bibliothèque de Montréal, les deux étudiants ont été invités à réaliser un «parcours sonore». En incorporant voix parlées, sons concrets et paysages sonores, ils ont fait se croiser des personnages de l’histoire actuelle et d’autres de l’histoire passée du quadrilatère qui accueille la bibliothèque. 

En plus de ces installations sonores, Milliseconde Topographie s’est associé avec le graphiste Urban9 pour produire une trilogie d’affiches… avec fonds sonores! Cinquante copies de chaque affiche ont été apposées dans Montréal, chacune d’elles munie d’un disque de la musique composée par le duo à partir du visuel. Les disques disparaissaient au cours de la première nuit!

Avec ses projets, le duo touche un public différent de celui de la musique électroacoustique. Sub.a.quat.ic a attiré des gens des milieux de l’architecture et des arts visuels, entre autres. Et le projet d’affiches a fait l’objet d’un article dans la revue Grafika.

«Nous ne travaillons pas nécessairement avec l’intention d’atteindre un public différent, mais, si c’est l’un des résultats, tant mieux. Nous sommes certainement favorables au dialogue entre les différents domaines», déclare Nicolas Bernier.

Retour aux sources
Même s’ils travaillent en composition électroacoustique, les deux musiciens tiennent à conserver une grande part de musique instrumentale dans leurs pièces.
«Nous voulons des instruments acoustiques, des mélodies, des vrais bruits, des sons concrets. Je suis instrumentiste au départ et, à un moment donné, la sensation de jouer m’a manqué», lance Delphine Measroch, qui joue du piano, du violoncelle et de l’accordéon.

En plus d’avoir recours aux instruments dont ils jouent (Nicolas Bernier, lui, joue de la guitare), les membres du duo utilisent divers objets qui leur permettent d’obtenir les sons concrets qu’ils cherchent.

Pour Sub.a.quat.ic, par exemple, ils se sont servi de jouets, de boites à musique et de vieux appareils photo.

«Oui, nous recourons à des logiciels, nous ne sommes pas complètement détachés des outils électroniques. Mais ces outils ne doivent pas nous engloutir. Parce qu’en bout de ligne nous ne voulons pas que notre musique sonne comme si elle sortait d’un ordinateur. Notre souhait est qu’on entende une musique produite par un être humain», conclut Nicolas Bernier.

Julie Fortier
Collaboration spéciale

Treelogy, de Milliseconde Topographie, sera présentée au Festival international Montréal/Nouvelles Musiques le samedi 24 février à 20 h, au cours de la soirée Spatio Lumino, à la Société des arts technologiques; entrée: 10 $ (www.festivalmnm.ca).

Pour plus d’information sur les activités de Milliseconde Topographie.

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