Volume 41 - numÉro 25 - 26 MARS 2007
|
|
||
saviez-vous que...En 1964, des étudiants de la Maison des étudiants canadiens à Paris ont fait la grève des loyers
Tout le monde le sait, les voyages forment la jeunesse. Et quoi de mieux, quand on est jeune, que de combiner voyages et études en allant compléter sa formation universitaire à Paris? C’est ainsi qu’année après année des dizaines d’étudiants prennent le chemin de la Ville Lumière. Comme jeunesse rime rarement avec richesse, la Fondation Wilson construit, en 1926, la Maison des étudiants canadiens à Paris, qui permet aux étudiants de vivre au cœur de la Cité universitaire, elle-même créée en 1925. Installée boulevard Jourdan grâce à un don de 500 000 $ du sénateur J. Marcelin Wilson, la Maison compte 50 chambres mises à la disposition des étudiants de toutes les provinces canadiennes. Il va sans dire que les étudiants québécois forment le gros du contingent. Fort détériorée pendant l’occupation allemande, la Maison est entièrement restaurée en 1953-1954 pour lui redonner son lustre d’antan. On n’y trouve plus alors que 45 chambres, 20 simples et 25 doubles. En 1964, au moment où la colère gronde, 70 personnes y résident, dont 26 étudiantes. Trente-neuf étudiants viennent du Québec et 13 sont originaires de pays autres que le Canada. À signaler également, 31 Canadiens, parmi lesquels 23 Québécois, sont hébergés dans d’autres maisons de la Cité universitaire. L’objet du mécontentement de cette belle jeunesse est l’interdiction des visites mixtes dans les chambres de la résidence. Au départ, le contentieux porte sur l’hébergement de couples qui, de part leur statut, jouissent de certains privilèges. La Maison avait pensé régler la question en fermant ses portes aux couples. Mal lui en prit! Les étudiants, réunis en comité, réclament plutôt que huit chambres soient réservées aux couples mariés et qu’on autorise les visites mixtes dans toutes les chambres. Les représentants des étudiants demandent aussi que les administrateurs de la Maison renoncent à hausser les loyers et les consultent sur toutes les décisions touchant directement ou indirectement à la vie des résidents. Le président du comité des étudiants, Claude Dufour, a remis au directeur de la Maison, Raymond Tanghe, les désidératas des étudiants de même qu’un long mémoire dans lequel sont exposées les revendications des résidents. À l’appui de leurs demandes, ils citent l’exemple de plusieurs maisons qui permettent les visites mixtes, indiquant que, même si l’une d’elles «a reçu, il y a un certain temps, la visite de la police, les étudiants y ayant attiré une brigade de “filles de Pigalle”, il semble que, dans l’ensemble, le régime en vigueur ne favorise pas la dépravation des mœurs et ne trouble pas les conditions de travail.» Source: Division des archives, Université de Montréal. Fonds du Bureau de l’information (D0037). |
Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures.