Volume 41 - numÉro 26 - 2 avril 2007
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Il y a de plus en plus de chargés de cours à l’UdeMLe programme d’intégration pédagogique est adopté depuis un an
Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM) connait actuellement une poussée de croissance qu’on n’a pas vue depuis le début des années 90. Il regroupe 2631 membres, soit 13 % de plus qu’en 2003 et 32 % de plus qu’il y a 10 ans. «Les chargés de cours assurent la majorité des cours offerts à l’Université, à l’exception de ceux donnés à la Faculté de médecine, affirme Chantal Gamache, vice-présidente à l’information au SCCCUM. Ils sont mal connus, car on sous-estime leur contribution sur le plan pédagogique.» Selon cette spécialiste des cours de langue et de méthodologie, qui enseigne à la Faculté de l’éducation permanente (FEP), le quart des chargés de cours ont fait de l’enseignement universitaire leur principale activité rétribuée, et plusieurs ont pour unique client l’Université de Montréal. Deux autres catégories de chargés de cours existent: ceux qui exercent une profession à titre de travailleurs autonomes et pour qui l’enseignement représente une partie de leurs fonctions rémunérées et les professionnels qui ne font que donner un cours de temps à autre. «Certaines facultés comme la FEP ou la Faculté de médecine dentaire ne pourraient pas fonctionner sans chargés de cours», résume Mme Gamache. Qui sont les chargés de cours? Pour répondre à cette question, Laval Rioux s’est plongé l’an dernier dans les données du Bureau de recherche institutionnelle. Il a constaté que les chargés de cours assurent actuellement 14 000 crédits de cours, une augmentation de 67 % par rapport à 1997. «Il y a une grande diversité parmi les chargés de cours. Certains enseignent depuis 25 ans, d’autres viennent de commencer; certains donnent jusqu’à huit cours en une année, d’autres un seul; certains font de la recherche, d’autres non.» Ce combattant de la première heure, qui enseigne depuis plus de 30 ans à l’Institut d’urbanisme de la Faculté de l’aménagement et qui a assisté à la création du SCCCUM, souligne que les chargés de cours ne sont pas des gens qui ont échoué dans leur tentative de devenir professeurs. Au contraire. «Pas plus d’un chargé de cours sur trois aspire à être professeur, dit-il. Moi, par exemple, je préfère me concentrer sur l’enseignement. Je n’aurais pas envie d’employer la moitié de mon temps à des activités de recherche.» Les 20 bougies du SCCCUM Dans l’étude de M. Rioux, publiée en octobre dernier dans le journal syndical L’Info SCCCUM, on mentionne que le nombre de chargés de cours a déjà dépassé les 3000, en 1991. Mais il faut savoir que, à cette époque, on ne donnait généralement qu’une seule charge de cours à chaque personne. «L’application d’une nouvelle convention collective a fait que des chargés de cours ont pu obtenir plus d’un cours par année, diminuant ainsi le nombre de membres au fil des années.» Marquées par les compressions budgétaires, les années 90 ont vu l’effectif se stabiliser autour de 2000 personnes, puis il a recommencé à croitre en 2000. L’augmentation du nombre moyen de cours donnés par les membres, la hausse des inscriptions et le fait qu’une proportion croissante de professeurs sont dégagés de leurs fonctions d’enseignement pour effectuer de la recherche expliquent en partie ce phénomène, qui n’est pas prêt de ralentir. «Il existe maintenant un corps enseignant, distinct de celui des professeurs et professeurs de carrière, au sein de nos universités, nul ne peut en disconvenir, écrit M. Rioux en conclusion. Il s’agit d’un corps enseignant d’expérience, qui participe aux multiples activités pédagogiques et académiques, et dont les membres savent qu’ils assument des fonctions complémentaires aux différentes missions universitaires. Ils savent aussi qu’on ne pourra pas se passer de leur collaboration pour le développement à venir de nos universités.» Le hasard veut qu’au moment de célébrer ses 20 ans le SCCCUM s’offre une entente de principe entérinée par 92 % de ses membres. En effet, le 18 février dernier, ils ont approuvé un protocole d’accord qui leur permettra d’obtenir, en 2008, la parité salariale avec leurs collègues de l’Université du Québec à Montréal. Ce protocole prévoit des augmentations de l’ordre de 15,5 % sur trois ans. Il comprend aussi la création d’un comité institutionnel qui vise l’étude des conditions d’enseignement, une hausse du fonds de formation professionnelle et de perfectionnement, une amélioration du calcul de l’allocation de départ à la retraite et un accroissement du nombre des libérations syndicales.
Programme d’intégration pédagogique Au Syndicat, on trouvait aberrant que les chargés de cours soient souvent laissés de côté au moment de mettre en place les nouveaux programmes d’études. D’autant plus que l’on compterait sur eux, le moment venu, pour les appliquer. De 30 à 35 projets voient le jour chaque année grâce à ce programme. Certains sont plutôt modestes, mais d’autres ont eu une incidence considérable. En 2000, par exemple, Chantal Gamache a dirigé une étude sur les besoins des étudiants de l’UdeM en français et en méthodologie. Un sondage a été distribué et les résultats ont beaucoup impressionné l’ancienne vice-rectrice Claire McNicoll, décédée en 2002. En s’appuyant sur cette étude, on a créé le Centre de communication écrite, qui existe encore aujourd’hui, et un cours de mise à niveau à la FEP. Mathieu-Robert Sauvé |
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