Les Inuits, entre tradition et modernité

Une exposition de la Faculté des sciences de l’éducation souligne à sa façon l’Année polaire internationale

Une scène de la vie traditionnelle inuite dépeinte par Frédéric Back.

Le gigantisme des baleines et l’art miniature se rencontrent dans l’exposition sur les modes de vie des Inuits.

Pour souligner l’Année polaire  internationale, la Faculté des sciences de l’éducation présente une exposition consacrée au peuple du pôle arctique, le peuple inuit. Sous le titre Inuit: la survivance, l’exposition se tient jusqu’au 23 avril au Musée de l’éducation Louis-Philippe-Audet, situé dans la rotonde du quatrième étage du pavillon Marie-Victorin.

«Je cherchais une exposition qui ait un lien avec le programme de formation de l’école québécoise, ce qui est l’une des raisons d’être de ce musée, dit Cécile Levasseur, une retraitée de l’enseignement, diplômée de la Faculté des sciences de l’éducation et responsable du Musée. J’ai été ravie de constater que le programme de géographie, histoire et éducation à la citoyenneté, en troisième année du primaire, fait une place aux sociétés autochtones et inuites dans le volet Domaine de l’univers social. Comme c’est l’Année polaire internationale, nous en avons profité pour faire connaitre les communautés polaires.»

L’exposition relate l’évolution de la société inuite au cours des 50 dernières années et nous fait entrer dans son univers en illustrant les thèmes de la vie de tous les jours tant traditionnelle que contemporaine. Sculptures, vêtements, techniques de chasse et de pêche, construction d’habitations, croyances religieuses, histoire des inuksuks, langue et écriture inuktitutes sont représentés par des œuvres qu’ont réalisées des Inuits ou des artistes venus apprendre auprès d’eux.

Plusieurs scènes de la vie quotidienne traditionnelle sont des créations de Frédéric Back, qui a accepté de prêter ses magnifiques illustrations à la Faculté.

Par-delà toutes les œuvres des artistes, la majeure partie de l’exposition est constituée de pièces d’art miniature, «une forme d’art vieille de 10 000 ans dans l’Arctique canadien », qui servaient aussi de talismans et de monnaie d’échange. Mais l’aspect le plus original de ces créations est qu’elles ont été conçues par de jeunes Blancs âgés de 6 à 16 ans et vivant à Québec.

«Les sculptures miniatures sont les œuvres des élèves de la classe d’arts plastiques de Nathalie St-Pierre, qui anime des ateliers de création au Musée national des beaux-arts de Québec, explique Mme Levasseur. Ces pièces ont été présentées à ce musée l’année dernière.»

Pour s’initier à l’art inuit, ces jeunes ont d’abord visité l’atelier du sculpteur Marc Fugère, qui recourt aux techniques inuites pour réaliser ses sculptures. Ils ont également été sensibilisés aux perturbations environnementales que vivent les Inuits par l’entremise d’un film de l’ONF portant sur la fonte des glaces.

 Les œuvres miniatures qu’ils ont façonnées font le lien entre la tradition et la modernité en figurant des thèmes comme la famille, le village, les animaux, la chasse, les légendes et le chamanisme.

Daniel Baril