Volume 41 - numÉro 27 - 10 avril 2007
|
|
||
saviez-vous que...La coqueluche des «poutchinettes» est venue à l’Université de Montréal en 1954
De passage à Montréal en 1954, le Théâtre national populaire offre à la communauté étudiante, pour son entrée automnale aux facultés de la montagne, une série de spectacles de qualité et hauts en couleur. La direction de ce théâtre, créé à Paris en 1920, sera assumée, de 1947 à 1963, par Jean Vilar, comédien et metteur en scène. Plusieurs jeunes et brillants comédiens y sont rattachés dont Gérard Philipe, la coqueluche de ces dames. La troupe connait beaucoup de popularité, principalement dans les milieux ouvriers français, où l’on présente de grandes pièces à prix modique. M. Vilar confie au journal Le Quartier latin: «Je suis convaincu que toute grande œuvre dramatique est accessible au grand public et on ne doit pas avoir peur de la lui offrir. Le théâtre est un instrument de culture que l’on doit savoir utiliser.» C’est au cours d’une cérémonie toute spéciale que MM. Philipe et Vilar sont faits chevaliers de l’Ordre de l’escholerie. Non pas en raison de leurs succès scolaires, puisqu’ils déclarent eux-mêmes avoir été d’affreux cancres, mais pour leur jeu et leur amour du théâtre. C’est à cette occasion que l’Université, en présence du recteur Mgr Olivier Maurault, leur remet la casquette, signe distinctif de l’escholier. Nous vous rappelons qu’avant 1935 l’étudiant arborait plutôt le béret, comme quoi les temps changent et les modes passent. Gérard Philipe est un homme de cinéma autant qu’un homme de théâtre. Sa réputation est à l’origine d’attroupements de «poutchinettes» aux quelques représentations qui seront données à l’Université par le Théâtre national populaire. Invité à prendre la parole à la cérémonie de remise de la casquette, il entretient l’assistance de théâtre et de cinéma. «Pour l’acteur, la différence essentielle entre ces deux arts tient au souffle. À la scène, le jeu du comédien est plus ample, plus exagéré. Le spectateur de la dernière rangée du balcon doit être accroché et touché. Au cinéma, le jeu doit être beaucoup plus intime, beaucoup plus naturel. À ce moment, ce qui préoccupe le comédien, c’est beaucoup moins le spectateur de la dernière rangée que la caméra qui décèle le moindre trait de son visage.» M. Philipe souligne au Quartier latin que le cinéma est son gagne-pain et qu’il est rassuré sur la qualité de son jeu par l’attitude des machinistes. S’ils ne viennent pas le féliciter après une scène et qu’ils s’en vont aussitôt fumer une cigarette, alors là… Sources: Division des archives, Université de Montréal. Fonds du Bureau de l’information (D0037). |
Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures.